Pour veiller au respect d'une décision de suspension du « marché du jeudi » (Souk Lekhmis), prise par les pouvoirs publics dernièrement, les agents de la police ont pris position, jeudi dernier, aux entrées principales de la zone ouest de Biskra afin d'interdire l'accès aux commerçants ambulants et aux marchands de fruits et légumes qui venaient y étaler et écouler leurs marchandises depuis des mois. Cette mesure, motivée par le fait que ce marché hebdomadaire vers lequel convergeait, chaque semaine, des centaines d'habitants des quartiers populaires de la zone ouest de la ville, les 726, 240, 800 logements, cité Saâda, cités des Courses et des 1000 logements, s'était progressivement transformée en « une excroissance enlaidissant les lieux et portant atteinte à l'environnement, où les règles régissant les relations commerciales étaient bafouées et où les conditions d'hygiène et de sécurité pour la tenue d'un marché en ce lieu sont inexistantes », a indiqué un agent de contrôle des pratiques commerciales de la direction du commerce de Biskra. En effet, le commun des mortels aura pu vérifier la véracité de ces faits, en allant faire des emplettes dans ce marché que l'anarchie, les fraudes multiples, la dégradation visible du cadre de vie dans ce nouveau lotissement, les vols et agressions verbales et corporelles visant particulièrement la gent féminine et les personnes âgés, l'amoncellement des déchets et la persistance d'odeurs pestilentielles plusieurs jours après le marché, la détérioration des trottoirs et des lampadaires flambants neufs et le saccage des arbrisseaux nouvellement plantés sur la route reliant la cité Darnouni aux quartiers ouest, constituant les principaux items de la liste des griefs retenus par plusieurs services publics intervenant dans ce domaine, auront fini par persuader les autorités municipales à émettre un arrêté d'interdiction définitive de ce marché. Cependant, même si cette décision est acceptée dans son fond, elle engendre le courroux des vendeurs de tout acabit qui venaient y gagner de substantiels bénéfices, et dont « la majorité exerçait sans registre de commerce », explique notre interlocuteur, et aussi celle des habitants de la zone occidentale de la ville, lesquels ne comprennent pas qu'une alternative à la disparition de ce marché ne soit pas proposée par les autorités locales. « Les transports en commun, étant ce qu'ils sont, la perspective de voir le marché du jeudi disparaître à quelques jours de l'Aïd El Fitr ne nous enchante guère, car cela nous pénalise doublement dans le sens où cette mesure, induisant pour nous d'harassants déplacements et des coûts de transport supplémentaires, n'adoucit pas nos difficultés quotidiennes », expliquent-ils à l'unisson. Il est vrai qu'ils devront se déplacer vers les marchés du centre-ville, de « Souk Jemâa » à El Alia-Est, « Souk Z'gag Ben Ramdhane », « Souk d'El Asser » à El Alia Nord ou à « Souk Larbâa », tous éloignés de plusieurs kilomètres, pour se ravitailler en denrées alimentaires fraîches et en articles vestimentaires bon marché.