Contrairement à l'année dernière, les autorités sanitaires algériennes ont décidé, cette année, de lancer une campagne de vaccination en direction des personnes âgées de plus de 65 ans et les enfants atteints de maladies chroniques (diabète, insuffisance cardiaque, déficit immunitaire, asthme, bronchite chronique) pour se prémunir de la grippe. 800 000 monodoses seront importées dont 200 000 sont conditionnées au niveau de l'institut Pasteur d'Algérie (IPA), c'est-à-dire la mise en boîtes des flacons prêts (scellés et étiquetés). Cette quantité sera destinée aux institutions de l'Etat, les hôpitaux et autres organismes. Cette première étape s'inscrit dans le cadre d'un partenariat entre Sanofi-Pasteur (la division vaccin du groupe Sanofi-Aventis) et l'IPA. « Un partenariat qui permettra de mieux se préparer aux grippes saisonnières, ainsi que la formation et la qualification du personnel algérien aux méthodes appliquées à l'industrie du vaccin », ont souligné les responsable lors de la cérémonie officielle du lancement du conditionnement secondaire. Le ministère de la Santé compte ainsi assurer une large couverture et estime que les quantités importées seront suffisantes pour l'année en cours. Le prix du vaccin sera moins cher que l'année dernière. Il est fixé à 470 Da au lieu de 520 Da. Convaincus que la vaccination est la meilleure arme pour lutter contre l'infection grippale, les spécialistes recommandent la vaccination pour les personnes de plus de 65 ans et celles qui souffrent d'une maladie chronique. Ce sont ces personnes vulnérables qui doivent se faire vacciner, de même que le personnel médical et soignant, ainsi que tous ceux qui sont en contact proche avec des personnes à risque. Ils précisent que la vaccination doit se faire entre mi-octobre et mi-novembre et être renouvelée chaque année car le vaccin antigrippal est modifié chaque année sur la base de prévisions épidémiologiques. « Les complications et la mortalité par grippe s'observent principalement chez les très jeunes et chez les sujet âgés, surtout s'ils sont atteints d'une maladie chronique. 90% de l'ensemble des décès par grippe s'observent chez les plus de 75 ans », estime le Pr Nafti, chef de service de la clinique des maladies respiratoires au CHU Mustapha. Il indique que toutes les études font apparaître une grande efficacité clinique en termes de prévention secondaire. « Le vaccin diminue la sévérité et la durée de la maladie et induit une réduction significative des complications et des hospitalisations, de l'ordre de 70% chez les personnes âgées », a-t-il ajouté en plaidant pour la protection de nos vieillards parce que l'épidémie « risque d'être relativement forte d'autant que durant ces cinq dernières années, on a constaté une virulence des virus qui a entraîné des cas graves, voire des décès », a-t-il signalé. Par ailleurs, la grippe représente aussi un poids économique considérable en termes de coûts d'hospitalisations, de dépenses de santé et de pertes de productivité. Le réseau de surveillance de la grippe saisonnière qui couvre actuellement quatre wilayas du pays — Alger, Boumerdès, blida et Tipaza — a relevé, d'une part, que la période grippale intense en Algérie a été enregistrée entre le 15 décembre 2006 et le 23 février 2007, ce qui souligne l'importance de la vaccination entre octobre et décembre, et, d'autre part, une incidence hebdomadaire de plus de 1200 cas pour 100 000 habitants. Et que plus de 1 800 000 cas ont été diagnostiqués durant la période qui s'est étalée d'octobre 2006 au mois de mars 2007.