Il s'agit du Prix de l'Honneur, sorti chez Cashah Editions. Son « nouveau né » est un regard lucide porté sur Le grain dans la meule, roman de Malek Ouary, majuscule, écrivain algérien décédé en exil dans l'anonymat en France en 2001. Le livre, à la fois didactique et pédagogique, retrace l'histoire peu commune d'une vendetta dans une Kabylie précoloniale. Idir, de la famille Ath Sammer, tue Akli des Ath Qassy pour une raison peut-être « sordide » de nos jours. En effet, Tebbiche, frère de Idir, a eu la moitié de la moustache rasée par Akli qui le punissait pour avoir laissé son troupeau s'introduire et saccager le champ des Ath Sammer. Ce à quoi Idir, pour laver l'honneur de la famille, s'en est pris à Akli. Pour échapper à la vengeance, le tueur décide de s'enfuir dans le Sud. Traqué comme une bête, Idir n'en peut plus de vivre son exil forcé. Il envoie un émissaire au cheikh du village, qui lui a conseillé de s'enfoncer encore dans le désert. Toutefois, pris d'un mal du pays très fort, Idir décide de rentrer au village. Va-t-il subir la loi du Talion ? Le père de la victime voit une autre échappatoire. Au lieu de verser le sang du tueur, le père d'Akli propose à Idir un marché pas comme les autres : abandonner sa famille d'origine et fusionner avec celle de la victime en épousant Djedjiga, la sœur de Akli. Pour son troisième ouvrage, Mme Amhis donne un résumé succinct de l'histoire et une analyse profonde des chapitres, accompagnés d'extraits illustratifs du livre. Elle propose également des outils didactiques permettant aux lecteurs collégiens et lycéens de saisir la complexité du roman matinée d'une familiarisation avec les soubassements culturels de l'époque, à savoir la vie et les mœurs kabyles. Objectif : insuffler le plaisir de la lecture, notamment chez l'enfant, et préparer celui-ci à une immersion dans les textes des écrivains algériens. Au-delà de ce louable effort pédagogique, Mme Amhis a voulu, par cette « trilogie de lecture » à dépoussiérer la mémoire et faire revivifier l'esprit « enseveli » des précurseurs de la littérature algérienne d'expression française. Des auteurs, dont les textes d'une beauté et d'une richesse littéraires frappantes, sont malheureusement et savamment « interdits » des manuels scolaires. La preuve est que de nombreux collégiens ou lycéens n'en savent pas ou prou et de la vie et des œuvres de Dib, Feraoun, Mammeri, Ouary et d'autres encore. Djoher Oumhis entreprend là l'indispensable et urgent travail de réappropriation et de reviviscence des fondements de la littérature algérienne par ses auteurs et leurs textes fondateurs auprès de la jeunesse algérienne » écrivait Rachid Motktari, homme de radio et critique littéraire dans la préface du livre.