Située à quelques encablures du chef-lieu de wilaya, la commune de Beni H'miden semble de plus en plus encline à devenir une ville fantôme et ce, en dépit du programme de développement local dont elle a bénéficié. Selon les premières statistiques, 86% des habitations de la daïra de Zighoud-Youcef, dont dépend la commune de Beni H'miden, sont raccordés au gaz naturel, alors que le raccordement en électricité a atteint un taux de 95%. Un chiffre plutôt encourageant, selon les responsables qui avancent, en revanche, que la commune de Beni H'miden ne sera raccordée au gaz naturel qu'en 2006. En attendant, la population se contentera du gaz butane qui, comme chaque année à la même période, connaîtra soit une pénurie, soit une inflation des prix. Sur le trajet qui nous mène vers cette petite bourgade, nichée au pied d'une montagne, des contrées vertes à perte de vue nous renseignent sur la vocation agricole de la région. Mais le terrorisme, qui a longtemps sévi dans la région, n'a pas épargné la population qui s'est vue obligée de quitter ses terres et ses maisons pour s'exiler dans des contrées étrangères. Certains, pourtant, sont restés, en dépit de la menace terroriste qui pendait sur leur tête comme l'épée de Damoclès. Ceux-là même se sont récemment vu attribuer plus de 1 500 logements dans le cadre du plan d'aide aux familles victimes du terrorisme. Routes impraticables et transport inexistant Comme si son enclavement ne suffisait pas, la commune de Beni H'miden n'a pas échappé aux caprices du temps qui ont eu des conséquences plus que dévastatrices sur les routes et les habitations. En effet, la saison des pluies n'a pas été sans provoquer d'énormes dégâts au niveau des routes reliant Constantine à ses communes... Plusieurs routes ont été touchées plus que d'autres, notamment celles reliant le chef-lieu de wilaya à la commune de Beni H'miden. Certaines se sont carrément affaissées, alors que d'autres sont devenues complètement impraticables. À cet effet, la wilaya de Constantine a dégagé une importante enveloppe financière destinée au revêtement et à la restauration des routes endommagées, à savoir les RN9, 6, 8, 3 et 27, ajoutée à celle consentie par l'Etat, estimée à 10 milliards de DA. Par ailleurs, bon nombre d'habitants, rencontrés ici et là, se sont plus focalisés sur le problème du transport interurbain. Comptant 9 bus seulement dans son parc répartis sur 4 lignes, la commune de Beni H'miden souffre d'un important déficit en matière de transport qui se répercute de façon négative sur la vie sociale des habitants, mais plus encore sur celle des étudiants, qui peinent de plus en plus à trouver un moyen autre que le bus pour se rendre à l'université Mentouri de Constantine. Certains ont même raté à plusieurs reprises leurs cours à cause, justement, d'une couverture insuffisante du réseau, pour reprendre les déclarations des principaux concernés. “Bientôt, nous serons obligés de nous déplacer à dos d'âne, comme le faisaient nos aïeux”, pestera un fellah qui faisait du stop sur le bord d'une route ! À cet effet, le wali de Constantine a ordonné, lors de sa dernière sortie dans la commune, la mise en exploitation de 7 bus supplémentaires, immédiatement après la fête de l'Aïd El Fitr. Ils seront mis à la disposition des étudiants. Une manière, en somme, d'éviter le retour des émeutes qui ont, par le passé, émaillé la région. Lynda N.