Nous journalistes algériens réunis à Alger le 10 octobre 1988 à 10 h : 1- informons l'opinion publique nationale et internationale que nous avons été et sommes toujours interdits d'informer objectivement des faits et événements qu'a connus le pays, notamment depuis l'explosion populaire du 5 octobre. Dénonçons l'utilisation tendancieuse faite en ces circonstances graves des médias nationaux, et ce au mépris de toute éthique professionnelle et du droit élémentaire du citoyen à l'information ; 2- rappelons avoir déclaré que les différents documents adoptés par notre mouvement (9 mai, PV, etc) que les atteintes de plus en plus graves aux conditions de vie et aux droits sociaux acquis des couches les plus larges du peuple algérien concourraient à créer les conditions d'une telle explosion populaire. Et ce, en l'absence de toute possibilité d'expression démocratique ; 3- condamnons de ce fait l'utilisation violente et meurtrière de la force armée et l'inconséquence avec laquelle l'ordre a tenté d'être rétabli ; 4- demandons la levée immédiate de l'état de siège afin de rétablir les citoyens dans leurs droits constitutionnels , 5- exigeons la libération de l'ensemble des détenus d'opinion arrêtés de façon arbitraire à la faveur des troubles dans la tentative de trouver des boucs émissaires et la libération des citoyens arrêtés lors des manifestations ; 6- demandons l'établissement des libertés démocratiques dans leur totalité, seules garantes d'un large débat national dans lequel l'ensemble des masses populaires pourra s'exprimer autour de son avenir. Alger le 10 octobre 1988. Les journalistes de la wilaya d'Alger