Le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) a interpellé, hier, le chef du gouvernement et le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour trouver une solution globale et définitive à la crise qui secoue depuis des mois cette catégorie des professionnels de la santé. Dans une conférence de presse organisée au siège du syndicat suite à la réunion ordinaire du bureau national tenue vendredi, le président du SNPSSP, le docteur Yousfi, a tenu à revenir longuement sur le problème relatif au dossier portant sur les accords signés avec la tutelle le mois mars 2004 relatifs aux revendications des spécialistes. « Depuis l'arrêt de la grève décidé par le tribunal de Hussein Dey suite au dépôt de plainte par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, rien n'a été fait. Nous n'avons eu aucun contact avec le ministère. A ce jour, aucune revendication n' a été concrétisée. Le dossier est pour le moment gelé ainsi que les négociations », a signalé le docteur Yousfi avant de préciser que les décisions prises par le gouvernement à l'encontre du mouvement de grève sont « injustes ». « INJUSTEMENT CONDAMNÉS » Il a tenu à souligner que « le gouvernement a été mal informé du dossier des spécialistes. Nous avons été jugés et condamnés injustement. Pourtant, nous avons demandé à être entendus, mais en vain. On aurait pu faire l'économie des deux dernières grèves. Une version déformée de notre dossier a été présentée au gouvernement », regrette-t-il et d' ajouter : « Contrairement aux déclarations faites à la presse par les responsables du ministère de la Santé faisant état de l'évolution et de l'aboutissement des revendications, rien n'a été concrétisé à ce jour. Nous n'avons eu aucun contact avec la tutelle ni dans un cadre officiel ni dans un cadre officieux. Comment peut-on dire que le dossier est en bonne voie alors que les deux parties ne se sont pas réunies depuis deux mois ». « POINT DE DÉPART » D'après lui, le dossier est actuellement gelé et certains points de l'accord ont été remis en cause par le ministère de la Santé. « Neuf mois après la signature de l'accord, nous nous retrouvons au point de départ, alors qu'il était convenu que cet accord n'allait pas dépasser les quatre mois pour son aboutissement », a-t-il relevé. En réponse à une question relative au coût global du règlement des revendications des spécialistes, le docteur Yousfi a indiqué que ceci nécessite moins d'un milliard de dinars pour prendre en charge tout le problème, les régimes indemnitaires y compris. « Ce qui reviendra quatre à cinq fois moins cher que la prise en charge des spécialistes étrangers que l'Algérie compte recruter », dira-t-il. Quant aux affaires en justice du syndicat, l'avocat du SNPSSP, Me Merfoud, a précisé que l'appel introduit par le syndicat devant la cour d'Alger et la plainte déposée par le ministère de la Santé pour le fond du problème (pour la non-légalité de la grève) ne sont pas encore tranchés. « Les procédures sont en cours », a-t-il signalé. A propos du programme d'action pour les prochains jours, le docteur Yousfi a souligné qu'une réunion avec le Syndicat des praticiens de santé publique est prévue au courant de cette semaine pour la signature de la charte de l'intersyndicale créée le mois de novembre dernier. Une rencontre avec le Comité national des libertés syndicales (CNLS) est aussi prévue et la date de cette réunion sera fixée les prochains jours. Il est question de la mise en place des comités régionaux pour les libertés syndicales au niveau des différentes régions du pays. Pour ce qui est du programme d'action pour l'année 2005, le président du SNPSSP a annoncé que des assemblées générales seront organisées au niveau local afin d'informer la base de tout ce qui a été fait à ce jour. Comme il est prévu des assemblées régionales. L'organisation de journées scientifiques dans les différentes régions du pays est aussi programmée. Le syndicat s'attellera à préparer l'assemblée générale extraordinaire.