La réunion du bureau fédéral a duré plusieurs heures et a tenu en haleine les observateurs. Elle n'a pas fait évoluer la situation comme l'espéraient tous ceux qui réclamaient la fin de ce triste feuilleton. Au contraire, le bureau fédéral l'a prolongé en utilisant le prétexte de solliciter le président du TAS de Lausanne pour lui demander des « explications » au sujet des motivations de la décision qui oblige la FAF à faire accéder le RC Kouba en division Une. A travers cette parade, le président de la fédération et son bureau fédéral cherchent encore à gagner du temps. La politique de pourrissement prônée dès le début par cet organe vise un seul objectif : retarder au maximum l'application de la décision définitive du TAS de Lausanne. Après l'épisode farfelu de la correspondance adressée à la FIFA le 24 août 2008, un alibi pour maintenir le statu quo, et ne reculant devant rien pour bloquer la situation, la FAF a fait appel aux services d'un avocat étranger pour « défendre » une cause perdue d'avance ; elle a jeté par la fenêtre l'argent du contribuable algérien. Tous les spécialistes, juristes ainsi que ceux qui maîtrisent l'arsenal juridique et les textes qui régissent l'activité du TAS de Lausanne savent que les décisions que rend ce tribunal ne subissent jamais de modification. La preuve en a été faite le 29 septembre lorsque le TAS a communiqué sa décision finale et sans recours. La FAF et ceux qui ont conseillé à son président de faire appel à un avocat étranger ignoraient-ils cette donnée fondamentale ? Si oui, c'est grave et si non, c'est criminel. L'ego, l'arbitraire guident la conduite de ces responsables qui dirigent le football algérien.Aujourd'hui, la FAF publiera le communiqué qui a sanctionné la réunion tenue hier. Il annoncera que le bureau fédéral va solliciter le président du TAS de Lausanne pour « plus d'éclairage et d'explications sur le contenu de la dernière correspondance du TAS », dixit un membre du bureau fédéral. Les « honorables » membres du bureau fédéral se fourvoient en optant pour cette solution. S'ils avaient pris soin de bien consulter la réglementation du TAS, ils n'auraient pas suivi ce « conseil ». Un article du code de l'arbitrage précise qu'une partie a la possibilité de demander un avis, une explication de la sentence prononcée par le TAS. Jamais le président du TAS de Lausanne ne remettra en cause une décision de son jury ou de sa commission. C'est tout simplement un autre stratagème utilisé par la FAF pour « gagner » du temps. Donc, le premier personnage du TAS peut être sollicité lorsqu'il s'agit d'une situation équivoque (c'est loin d'être le cas), d'une erreur de calcul d'une amende financière, d'une erreur typographique... alors que la réglementation du TAS de Lausanne est très claire lorsqu'il s'agit de ce type de situation. L'article R 59 du code de l'arbitrage affirme que « le dispositif de la sentence est définitif, exécutoire dès sa communication par le greffe et il n'est susceptible d'aucun recours ». Les termes sont sans équivoque... sauf pour des « dirigeants » de la FAF qui foulent la réglementation qu'ils sont censés être les premiers à respecter. A présent, il ne fait plus aucun doute quant à la mauvaise volonté manifeste de la FAF. Elle a recours à tous les (mauvais) moyens pour accentuer la crise qu'elle a créée et alimentée depuis l'été dernier. En attendant, le RC Kouba est maintenu « dans l'atmosphère », loin des pelouses et des stades. La FAF de tous les malheurs du football algérien préconise de réunir « les parties concernées par cette affaire (RCK et qui d'autre ?) pour évaluer la situation », concède un membre du bureau fédéral exténué par la réunion marathon d'hier. Le RC Kouba a assez attendu d'un président de fédération qui « joue la montre » à son détriment. Le recours à la FIFA est inéluctable devant l'absence coupable de réaction du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et du Comité olympique algérien (COA) qui observent de loin cette affaire. Pourtant, ils sont les premiers garants de la loi et des règlements qui régissent l'activité sportive en Algérie. Il y a comme un brin de complicité entre les trois parties. Le recours à la FIFA par le biais de l'article 116 de son code disciplinaire est le meilleur moyen pour le RC Kouba d'être rapidement rétabli dans ses droits. La énième tentative – et pas la dernière très certainement – de la FAF de perdre du temps illustre parfaitement la volonté des locataires de Dély Ibrahim de ne pas respecter les engagements internationaux de la fédération.