L'anarchie s'est désormais installée à Bouzeguène. Conduire dans cette ville est un véritable casse-tête pour celui qui voudrait respecter le code de la route. On se croirait dans une jungle où la loi est celle du plus futé. Pire encore, avec le relâchement total, voire l'absence des pouvoirs publics, la conduite sans permis fait légende. Le quotidien des Bouzeguènois est donc cette litanie de heurts, de collisions, de télescopages et des énervements de toutes natures débouchant parfois sur des rixes généralisées. L'intensité de la circulation sur tout le long de la principale rue de la ville est devenue si dense qu'elle devrait mobiliser l'attention et la vigilance des autorités concernées. Traversant de part en part toute la ville, la rue, appelée exagérément boulevard, est devenue une sorte de propriété privée. On ne sait plus à qui appartient la chaussée. Stationnements des deux côtés de la chaussée et à double sens pour faire ses achats ou décharger ses voyageurs. Les conducteurs, généralement des jeunes, considèrent la loi comme inapplicable en Kabylie. Une situation qui se dégrade de jour en jour, poussant beaucoup d'habitants à nous déclarer leur empressement à voir le retour des gendarmes à Bouzeguène. Les plaques de signalisation, les sens interdits sont un non-sens pour nos jeunes conducteurs. Si par malheur vous vous avisez à les rappeler à l'ordre, c'est à votre risque et péril car ils s'emportent si facilement que vous regretterez votre geste. Le calvaire se poursuit même au-delà de minuit avec des jeunes qui conduisent avec leur autoradio à fond le volume, au milieu d'habitations. Par ailleurs le retour en force des motocyclettes et l'arrivée des quads (moto 4x4) ajoutent à ce tableau peu reluisant, sa teinte d'amertume et du ras-le-bol.