Parmi les nouvelles mesures que le gouvernement voudrait introduire, en vue de réduire le nombre d'accidents, l'alourdissement des peines et un retrait définitif du permis de conduire. Rien, absolument rien n'a pu tout au moins réduire l'hécatombe sur nos routes. Malgré toutes les mesures prises par le gouvernement pour faire cesser les énormes dégâts causés par les accidents de la route en Algérie, la saignée semble continuer inexorablement. Pire, selon les dernières statistiques officielles, le nombre de morts sur les routes a connu une nette augmentation entre 2007 et 2008. Pour les 11 premiers mois seulement de l'année 2008, il y a eu 4 151 morts contre 3 784 pendant la même période en 2007, soit une hausse de 367 victimes. Ces chiffres qui font peur ont été annoncés par le ministre des Transports, M. Ammar Tou, jeudi dernier, dans une réponse à la question orale d'un député de l'Assemblée nationale (APN) sur la révision du code de la route qui assujettit les conducteurs au respect de la vitesse maximum estimée à 80 km/h sur les autoroutes. Et comme l'on pouvait s'y attendre, c'est le débat sur les causes d'un tel massacre qui ressurgit avec en toile de fond une impuissance des pouvoirs publics à maîtriser cette dérive suicidaire de conducteurs irresponsables. Car, d'après le ministre, “l'élément humain est mis en cause dans 90% des cas, et l'excès de vitesse dans 76%”. Au niveau du gouvernement, la tendance est à un durcissement de la réglementation. Ainsi, parmi les nouvelles mesures que le gouvernement voudrait introduire en vue de réduire le nombre d'accidents, l'alourdissement des peines et un retrait définitif du permis de conduire. À ce propos, M. Tou a indiqué qu'un avant-projet a été examiné en Conseil interministériel sur l'application de la loi, et “nous sommes en train de penser à l'alourdissement des peines”. Le premier responsable du secteur des Transports a confirmé, pour la circonstance, l'instauration prochaine du permis à points. De même qu'il y aura la création d'un fichier national relatif au permis de conduire, à la carte grise et aux infractions qui est, selon le ministre, “en cours d'élaboration par le gouvernement”. Mais ces mesures qui vont s'ajouter à un arsenal répressif déjà existant et renforcé en 2005 vont-elles pouvoir réduire l'hécatombe routière qui, chaque année, endeuille des milliers de familles et engendre des pertes de plus en plus importantes pour l'économie nationale ? Même le président de la République, qui auditionnait au mois de Ramadhan dernier le ministre des Transports, n'avait pas manqué de tirer la sonnette d'alarme et d'appeler le gouvernement à aller dans le sens du durcissement de la loi dans ce domaine. En effet, tout en exprimant sa préoccupation devant le nombre toujours élevé des accidents de la circulation, le chef de l'Etat reconnaissait que “les améliorations sensibles apportées au réseau routier et le durcissement des sanctions prévues par la législation pour les infractions au code de la route ne semblent pas avoir donné tous leurs effets”. Ce qui l'avait amené à ordonner une montée en puissance de l'arsenal répressif, en réclamant que “la formation des moniteurs et examinateurs du permis de conduire soit consolidée, que la durée de la formation des candidats au permis de conduire soit renforcée, de même que la législation soit revue pour aggraver les sanctions et peines encourues pour les violations du code de la route”. Il faut dire que les statistiques relatives aux accidents de la route et aux dégâts causés sont tout simplement effarantes. Selon les chiffres officiels, un total de 127 049 personnes ont été tuées et 1 430 503 blessées dans 1 190 831 accidents de la route survenus en Algérie entre 1970 et 2007. On dénombre également 130 000 handicapés. Une véritable tragédie qui se déroule chaque jour et qui place notre pays au 4e rang mondial des accidents de la route après les Etats-Unis, l'Italie et la France. H. Saïdani