Parmi les agglomérations menacées, celle de Constantine occupe sans conteste les premiers rangs et à ce sujet, les motifs d'inquiétude n'ont pas manqué entre autres les problèmes liés à la dégradation du cadre de vie, l'aggravation de la pollution de l'air et des ressources en eau, l'indifférence coupable manifestée envers une bio- diversité en péril et tant d'autres facteurs à haut risque que cette année 2004 n'a pas suffisamment révélée. A commencer par le danger mortel planant sur les habitants de Boudraâ Salah, une cité de 1454 chalets. Tout comme les habitants d'un lotissement en préfabriqué de la cité Gammas. Autre problème, l'aggravation de la pollution de l'air, notamment au centre-ville de Constantine. Au niveau de l'unité contre la tuberculose et les maladies respiratoires, sise avenue Rahmani Achour, on avance, à cet effet, un bilan en hausse constante. Sur les onze premiers mois de l'année 2004, 2712 consultations ont été assurées dont plus d'un tiers aurait concerné les affections respiratoires imputées directement aux effets toxiques des polluants dégagés par un parc automobile dont l'état de vétusté constitue un facteur aggravant, selon les médecins qui s'inquiètent par ailleurs de leurs effets sur les habitants souffrant d'asthme. Par ailleurs, suite à l'incendie qui a récemment affecté la décharge du 13e km, située sur la RN5 reliant Constantine à Ain Smara, la direction de l'environnement et le mouvement associatif se sont élevés contre la domiciliation de cette décharge près d'une zone d'habitations et mis en avant les nuisances occasionnées par le dégagement de fumées mettant gravement en danger la santé des riverains. Réactivée en 2004, cette décharge avait été au centre d'une autre polémique : les défenseurs de l'environnement estimait que la nappe phréatique, importante dans cette zone très boisée, serait menacée. Toutefois, après des études menées sur ce site, les différentes institutions concernées ont donné leur feu vert à cette implantation. Le combat mené par les défenseurs de l'environnement s'est également cristallisé autour du danger qui pèse sur l'écosystème représenté notamment par les forêts de Djebel Ouach, Draa Enaga et El Meridj pour ne citer que ces trois sites magnifiques caractérisés par une flore et une faune exceptionnelles. L'exemple le plus frappant est la déliquescence des lacs de Djebel Ouach. Jadis fleuron de ce havre de verdure, ils sont aujourd'hui à l'abandon, envahis par la vase, des troncs d'arbres pourris et des tonnes d'immondices et de détritus.