Les grands quotidiens américains estiment que le deuxième débat entre Barack Obama et John McCain, mardi soir à Nashville (Tennessee), centré sur l'économie, s'est soldé par un statu quo, le candidat républicain manquant l'occasion d'infléchir le cours de la campagne à un mois du scrutin. « Les malheurs économiques donnent le ton du deuxième débat », titre le New York Times, qui évoque un « débat feutré », loin des « confrontations dramatiques » et « échanges personnels » qui ont « dominé la campagne ces derniers jours ». « Rien n'indique que le débat ait apporté quoi que ce soit pour changer le cours d'une campagne qui semble pencher en faveur d'Obama », ajoute le quotidien new-yorkais. A l'instar des analystes politiques, les éditorialistes estiment que John McCain, à la traîne dans les sondages, a laissé passer l'occasion de refaire une partie de son retard. « A ce stade de la course, où McCain a cruellement besoin de secouer les choses, le débat a manqué d'éclats susceptibles de modifier le cours de la campagne », écrit le Chicago Tribune. Pour le Los Angeles Times, le débat s'est soldé par « un match nul » et a apporté peu de nouveautés, à l'exception du plan de rachat des prêts immobiliers présenté par John McCain. « La plupart du temps, les candidats ont répété des arguments qu'ils ont souvent développés précédemment, pas plus tard qu'il y a 12 jours, lors du premier débat ». Dans ce contexte, poursuit le quotidien californien, « si la mission principale de McCain était de changer le cours de la campagne, il est difficile de trouver des preuves de sa réussite ». Pas de KO Passant rapidement sur le fond, les quotidiens américains s'attardent sur la forme de ce débat plus interactif, dit de « town hall », où le public pouvait poser des questions directement aux candidats. « Obama, qui n'avait pas particulièrement excellé dans les débats de style ‘'town hall'' durant les primaires – apparaissant parfois arrogant ou professoral – a été meilleur, hier soir (ndlr mardi), que McCain en termes de connexion avec les membres du public », écrit Peter Canellos dans le Boston Globe. Un avis que ne partage pas Susan Page qui estime dans les colonnes de USA Today que « McCain est apparu clairement plus détendu, déambulant sur la scène, blaguant avec le modérateur Tom Brokaw et donnant même une tape dans le dos » d'un membre du public. A contrario, Barack Obama, même s'il a fait l'effort d'appeler les membres du public par leur prénom, « a manqué de la chaleur naturelle de McCain ». Mais, à l'heure du bilan, USA Today résume l'avis largement partagé par les autres titres : « En 90 minutes, il n'y a eu aucune bourde, aucun coup de poing de l'un mettant l'autre K.-O., rien qui ne signale le ‘'changement de donne'' dont McCain avait besoin au moment où Obama monte dans les sondages, au niveau national comme dans les Etats clés. »