Comme tous les villages enclavés, Idouchouthène, cet ensemble de hameaux où la morosité et la désolation poussent les habitants à l'exode pour gagner leur pain, accuse une multitude de privations et de préoccupations, très ressenties par la population estimée à près de 2000 âmes selon le dernier recensement général. En matière d'équipement, le réseau d'assainissement dont a bénéficié cette localité rurale par excellence, il y a près de d'une décennie, semble faire défaut, à entendre un habitant, étant donné que les conduites d'évacuation sont obstruées à plusieurs endroits. « Cet équipement nécessite une réfection. Pour remédier à cette imperfection, nous sommes contraints d'aménager des fosses septiques », dit-il. S'agissant de l'alimentation en eau potable (AEP), notre même interlocuteur affirme que les villageois ont dû faire une quête afin de réparer le réseau datant de l'ère coloniale qui alimente la borne-fontaine à partir de la source de Mâafa sise à un kilomètre du village. « En ce qui concerne l'eau provenant de l'oued Sébaou via Sidi Ali Bounab, nous arrive que très rarement », a tenu à préciser un autre habitant. En outre, une école primaire dont l'existence remonte à 1975 demeure encore le seul établissement de ce palier à être dépourvu de cantine scolaire. Elle allait être dotée d'une telle structure mais le projet a été abandonné depuis 15 ans déjà en raison de la détérioration de la bâtisse achevée à 50%. Les délabrements ont été générés par le fait que le terrain d'assiette est argileux. L'état de la construction s'est aggravé suite au séisme de mai 2003. D'autres locaux, notamment deux salles de classe et un logement, ont été touchés et réformés par le CTC. La direction de l'école a pensé transformer une salle de cours en cantine, en sollicitant l'APC de construire seulement une cuisine, mais l'inspection a émis un refus catégorique. Ainsi, beaucoup parmi les écoliers qui viennent des hameaux un peu éloignés n'ont d'autre choix que les repas froids, il se peut que d'autres jeûnent jusqu'à leur rentrée à la maison. Ce n'est pas une mince affaire pour des enfants dont l'âge varie entre 5 et 11 ans. Toujours sur le plan infrastructurel, les autorités locales ont projeté de rouvrir l'antenne de la mairie après avoir été réhabilitée mais les travaux de restauration paraissent inachevés. Rappelons que l'édifice en question a été délaissé pendant deux décennies. Par ailleurs, Idouchouthène, est doté d'une unité de soins et une agence postale fonctionnelles. Quant au problème de transport, pour rejoindre le chef-lieu de commune ou de daïra, Tizi Ghenif, ou encore leurs lieux de travail, les villageois le vivent avec acuïté. Ils doivent leur soulagement particulièrement aux taxis clandestins.