La cantine n'est qu'un vain mot ressassé depuis des lustres chez les potaches de l'école primaire de Souk El Had », dira un parent d'élève, dans la commune de Yatafène, à 46 km de Tizi Ouzou. Si l'école a toujours fonctionné avec un effectif assez réduit, perdant tantôt une classe, tantôt deux, cette année l'école reçoit un nombre assez important d'inscrits. Des enfants venus essentiellement des deux cités sociales récemment occupées. Une preuve de plus que ces enfants sont d'une nécessité la plus absolue en matière de prise en charge dans leur scolarité. Toutefois, d'aucuns répugnent, aussi bien de la part de l'équipe dirigeante que de celui des parents, du sort réservé à cet établissement de plus en plus fragilisé par les manques. « Nous n'avons même pas les moyens de photocopier nos documents », nous apprend-on.Par ailleurs, le projet de construire une cantine ou d'aménager un espace pour répondre aux besoins de quelques dizaines de potaches, subira le même sort que celui de n'importe quel autre projet dormant dans les tiroirs de l'APC de Yatafène, une APC « bloquée », sans exécutif. « Même pour changer une lampe dans ces salles étriquées et obscures, on doit à chaque fois débourser de nos poches », dira un enseignant. Il convient de rappeler qu'une si petite école comme celle de Souk El Had pourrait faire de la lumière pour éclairer cette localité enclavée, à condition d'y mettre les moyens nécessaires à même de soulager les conditions pédagogiques pour une bonne scolarité : un bon éclairage, des outils pédagogiques, un chauffage adéquat…une cantine et bon pour l'année scolaire. Par conséquent, une question : pour cause de blocage de l'APC, doit-on renvoyer les écoliers, fermer l'école, ou patauger encore dans le noir ?