Située à quelques mètres seulement du siège de l'APC de Yatafène, l'école primaire de Souk El Had se cache à l'ombre de l'indifférence et de l'abandon pour vivoter face à ses manques flagrants en moyens. Une école qui aurait pu être une perle dans cette localité, vu son agencement, mais elle se trouve dans un état si pitoyable que les parents d'élèves décident de tâter les consciences des premiers responsables afin de les inciter à venir en aide à cette infrastructure délaissée. Les classes minuscules où s'entassent les élèves en reniflant l'odeur du gasoil sont mal éclairées. Les poêles à mazout deviennent en ces temps de froid non pas un moyen de réchauffement mais un risque de plus pour ces enseignants qui doivent à chaque fois surveiller le fonctionnement, car les fuites de mazout auxquelles s'ajoutent des infiltrations d'eau pluviale, se transforment en une mare où barbotent les potaches à longueur de journée. Les murs gardant leur première peinture ont cessé de luire sous fond de suie. Un enseignant avoue se servir d'un bain d'huile personnel pour permettre, sans risque, aux élèves mouillés sous la pluie de s'y réchauffer. Pour les élèves et les parents, la cantine scolaire n'est qu'un lointain rêve qui s'éloigne avec le temps. “Je me demande de quelle école parle-t-on au département de Benbouzid lorsqu'on focalise sur la nécessité et l'utilité pédagogique d'une cantine scolaire alors qu'à Souk El Had, on aurait exigé des normes haut standing”, dira un parent outré de découvrir la morosité qui s'installe dans cet établissement. Pour la direction, le projet d'une cantine scolaire et de la rénovation de l'établissement vont bientôt connaître le jour : aménager la cour, élargir le portail, revoir les canaux d'évacuation des eaux, l'étanchéité… On aurait même exhorté les autorités locales à leur affecter un employé pour le jardinage et l'embellissement de l'école. Enfin, tant que le secteur de l'éducation notamment pour la frange des écoles du primaire ne constitue pas une urgence chez les concernés, il revient désormais aux parents de réagir et d'aller plus loin exposer leurs plaintes car il y va de l'avenir de leurs enfants. LIMARA B.