En ces temps de crise financière mondiale, où le retour de l'Etat dans la sphère économique est de plus en plus souhaité par les plus farouches défenseurs du libéralisme économique, le ministre de l'industrie et de la promotion des investissements, Hamid Temmar, vient de confirmer cette option, concernant l'Algérie. Du moins, c'est ce qu'il a laissé entendre devant les membres du Conseil de la nation à propos de la stratégie industrielle, et ce, en n'excluant pas la possibilité de création de « grandes sociétés publiques dans l'industrie ». Selon l'APS, « monsieur privatisation » a estimé jeudi que le gouvernement « examine la possibilité de création de grandes sociétés publiques pour la promotion et la relance de l'investissement public dans le secteur industriel ». Une déclaration faite suite à la question d'un membre du Conseil de la nation concernant la stratégie industrielle. Selon la même source, M.Temmar, qui a énuméré les secteurs de l'activité industrielle « profitables à l'Algérie », comme la pétrochimie, l'industrie mécanique et la sidérurgie, a tenu à préciser que « rien n'empêche la création de sociétés économiques publiques suivant la capacité économique et les avantages qu'offrent nombre de secteurs, et ce, dans un contexte économique ». Après avoir basé toute la nouvelle stratégie industrielle sur le désengagement de l'Etat et l'apport de l'investissement étranger (IDE), les pouvoirs publics donnent l'impression de vouloir revoir la copie, suite au cinglant aveu d'échec reconnu par le chef de l'Etat lui-même. Selon M.Temmar, pour qui son département a étudié les plans et programmes appliqués par certains pays en voie de développement et ayant des spécificités proches de la structure économique de l'Algérie comme la Tunisie, l'Egypte, l'Arabie Saoudite, le Venezuela et la Turquie, l'Etat focalise notamment sur l'industrie du ciment et les produits pharmaceutiques pour le redéploiement et la structuration du secteur public commercial. Cependant, M. Temmar continue de faire la promotion du processus de privatisation enclenché par son département, puisqu'il estime que sur le plan économique, « la privatisation des entreprises a permis la sauvegarde de la capacité de production, des ressources humaines, du transfert de technologie aux entreprises concernées ». Et d'indiquer qu'entre 2003 et le premier trimestre 2008, sur 447 opérations de privatisation, 137 milliards de dinars ont été enregistrés comme revenus de la cession d'entreprises et 34 milliards de dinars comme contributions apportées au capital. La même source indique également que le ministre a insisté sur le rôle du facteur épargne dans le développement économique et la relance des divers secteurs économiques, estimant « trop élevé » le volume de l'épargne nationale en Algérie, car ayant atteint 57% du PIB. Et afin de remédier à une telle situation, le ministre préconise un développement du marché des capitaux, et ce, par le développement du marché de l'hypothèque immobilière et la mise en place d'une bourse des valeurs. Une proposition qui fera frémir plus d'un en ces temps de déprime boursière au niveau mondial et dont la crise financière internationale ne semble épargner que les pays les moins connectés aux marchés internationaux.