Le 28eme anniversaire du séisme du 10 octobre 1980, qui devait être commémoré vendredi passé, a été totalement ignoré par les autorités locales. Même la traditionnelle cérémonie de recueillement à la mémoire des victimes de cette catastrophe n'a pas été observée devant la stèle érigée à cette fin au niveau la place de la Solidarité, au centre de Chlef. Une stèle qui, faut-il le signaler, est menacée de disparition définitive après le lancement de projets de construction sur ce lieu public. De même, aucune action ni rencontre sur le sujet n'ont été programmées à l'occasion, comme, par exemple, une journée d'évaluation sur l'état des constructions dans la région ou sur le sort réservé à la troisième phase de reconstruction définitive des zones sinistrées. Dans une brève déclaration à la radio locale (son média préféré), le nouveau wali s'est contenté de relever « les différentes réalisations ayant vu le jour dans la wilaya », oubliant que ces projets relèvent, pour une large part, des programmes normaux de développement. Comme on le voit, le silence est de mise quant aux retards accusés dans la mise en œuvre du plan spécial décidé en 1980 par les autorités centrales de l'époque. Les stigmates de ce violent tremblement de terre sont, pourtant, toujours présents à travers ces milliers d'habitations en préfabriqué qui ceinturent l'ancien tissu urbain de Chlef et de Chettia. Un dossier sur lequel, malheureusement, les autorités locales observent un silence étrange qui ne fait que prolonger le doute sur la volonté du gouvernement à en finir avec ce grand point noir.