Les pluies diluviennes, véritable catastrophe naturelle, qui se sont abattues sur la vallée du M'zab, avec des inondations dramatiques, le jour de l'Aïd, remettent sur la table les dangers que pourraient encourir certaines populations au niveau de la wilaya de Jijel. Le risque est réel, d'autant que l'urbanisation anarchique dans certains sites dangereux se fait dans la région la plus arrosée du pays, surtout pour les constructions à proximité des « chaâbas » -véritables torrents dormants-où des oueds ont connu ces dernières décennies un développement inouï. D'El Milia à Jijel, en passant par Taher, les cas ne manquent pas. Le laisser-faire, qui dure depuis plusieurs décennies, pourrait un jour être à l'origine d'un véritable drame. Le Dr Nasredine Mekrache, président de l'APC de Jijel, que nous avons questionné, semble très sensibilisé sur le sujet. Il nous dira tout de go que la commune fait face à beaucoup de constructions illicites au niveau des berges des oueds et autres Chaâbas. Des mesures, ajoutera-t-il, ont été prises, notamment près de l'oued El Kantata à la sortie Est de la ville où il est prévu un programme de construction d'un canal. A ce niveau, précisera-t-il, « nous avons rencontré deux constructions illicites érigées pratiquement sur les berges de l'oued, nous les avons démolies ». De l'autre côté de la ville, à l'ouest, c'est la chaâba de Ben Achour qui fait le plus peur vu l'étranglement que connaît le cours de cet évacuateur d'eaux, naturel. Là aussi, nous expliquera le Dr Mekrache, un projet de construction d'un canal est compromis par des murs de clôture, lesquels ont « pris » les berges de la chaâba. Ces derniers, dira-t-il, seront incessamment démolis. Pour le maire, ces espaces font partie du domaine étatique, et toute construction y est interdite. Il reconnaîtra que c'est une grande responsabilité que de laisser une construction sur les berges d'un cours d'eau sachant que la crue de celui-ci pourrait mettre en danger la vie des citoyens. Pour sa ville, il affirmera que la situation n'est pas alarmante, tout en ajoutant que ce qui représente un danger potentiel sera répertorié, et des mesures seront prises, conformément à la procédure légale. Pour les cas extrêmes, et en conclusion, il n'hésitera à déclarer : « On va démolir sans état d'âme tout ce qui est sur les berges ou le lit d'un oued ».