Les revendications des habitants des 600 Logements (OPGI) de la Nouvelle Ville de Tizi Ouzou sont, semble-t-il, tombées dans l'oreille d'un sourd. En effet, et pour la seconde fois après la manifestation du mois d'avril dernier, ces habitants, encadrés par l'association Tafath ont procédé à la fermeture du carrefour dit Le Fleuriste, face à L'UMMTO, en coupant la circulation à quatre voies de communication dont la principale, le boulevard des frères Belhadj. Dès les premières heures de la matinée de mercredi dernier, les résidants ont afflué au rond-point pour réitérer leur refus de céder les espaces verts de leur cité aux constructeurs immobiliers et dénoncent par la même, le bradage de ces lopins. Pour ces contestataires, « le nouveau POS (plan d'occupation du sol) a été établi sur la base de l'annulation de tous les permis de construction et des actes de propriété. Mais là, on assiste à un revirement dans cette décision. Nous avons appris officiellement qu'une vingtaine de coopératives sont maintenues au mépris de la population de cette cité. Ils veulent brader et spolier les maigres espaces qui permettent à la cité de s'aérer et à nos enfants de s'épanouir. Et ce, malgré les engagements de l'actuel wali ». Selon eux, les espaces verts de ce quartier sont protégés par un arrêté signé en 1998 par l'ex-wali, et qui stipule dans son deuxième article : « sont déclarés non constructibles les dépendances de la cité des 600 Logements, sise à la zone sud (Nouvelle-Ville) de Tizi Ouzou, qui sont aménagées en espaces verts et équipées d'aires de jeux. » Dans la foule, un officier de police tente une négociation avec les jeunes pour lever les barricades. Mais en vain, puisque les manifestants réclament la présence du wali. A défaut, c'est Mme la chef de daïra qui se rend sur les lieux, en fin de matinée. Cette dernière avait persuadé les contestataires de lever les barrières. Elle a laissé entendre qu'elle prendra en charge ce problème personnellement devant des dizaines de jeunes. Faut-il signaler, en outre, que la Nouvelle Ville de Tizi Ouzou est transformée depuis quelques années en une « gigantesque cité-dortoir », où très peu d'infrastructures publiques de base y sont implantées. Un fait, d'une gestion anarchique et déraisonnable de l'urbanisation. Par ailleurs, les travaux d'aménagement qui sont en cours de réalisation dans cette partie de la ville des genêts, accusent un retard considérable, entraînant des désagréments aux habitants, ainsi qu'aux automobilistes. En vue de la saison hivernale qui approche à grands pas, ces jeunes appréhendent la réédition des conséquences des intempéries de l'an dernier.