Il est loin le temps où la ville de Chlef (ex- El Asnam) faisait la fierté de tous pour sa séduction, la propreté des lieux et sa voirie bien entretenue. Aujourd'hui, en dépit des moyens colossaux consentis par l'Etat pour l'amélioration urbaine, la situation n'est plus ce qu'elle était. Le chef-lieu de la commune et de la wilaya se caractérise surtout par des rues et trottoirs dégradés, des artères inondées par les immondices, de meutes de chiens errants et une voie publique complètement squattée par des vendeurs à la sauvette. Des sommes faramineuses avaient été débloquées aux fins de « l'amélioration du cadre de vie et du visage de ce grand centre urbain », censé être la vitrine et le carrefour privilégiés de toute une région. Des opérations de réfection des trottoirs et de la chaussée ainsi que d'aménagement d'espaces publics avaient été aussi entreprises dans ce but ; mais dans beaucoup de cas, l'intervention n'a pas eu l'effet escompté car la qualité des travaux et le choix des matériaux laissaient à désirer. Ceux-ci, de l'avis de spécialistes, ne répondaient guère aux exigences du site et du statut de cette grande agglomération urbaine.Conséquences : ni le revêtement en bitume de la chaussée, appelé communément le tapis ni le carrelage systématique des trottoirs avec un mélange de matériaux n'ont pu tenir longtemps : ils font déjà apparaître de multiples défauts. D'ailleurs, les piétions ne peuvent circuler sur la voie sans risquer de tomber dans un « trou » ou de se fouler la cheville, tant les pièges sont nombreux et guettent le moindre « faux pas ». Si tel est le cas pour le siège de la commune, qu'en est-il pour les quartiers périphériques et les autres communes ? La réponse coule de source car la situation est des plus sombres dans ces endroits, avec une dégradation continue du cadre de vie. Le nouveau wali a dû sans doute faire le même constat après des visites inopinées et aurait instruit les élus pour y remédier en urgence à travers des actions d'embellissement et de réhabilitation du centre-ville. Espérons, toutefois, que les travaux projetés seront réalisés selon les normes et la qualité requises, afin de redonner à ce grand carrefour un visage qui soit à la mesure de la dimension et du rôle qu'il doit jouer au centre-ouest du pays. Un pari qui passe aussi par l'éradication des dépôts d'ordures créés ici et là, et l'aménagement d'espaces commerciaux pour les vendeurs ambulants.