A l'issue de sa seconde visite, mercredi dernier, à Ghardaïa, le ministre de l'Habitat a réaffirmé l'engagement de l'Etat à assurer un toit aux sinistrés avant la fin de l'année en cours. Il a annoncé la fin de l'opération d'expertise des habitations qui, selon lui, va connaître une dernière révision pour les catégories classées orange 4, cela d'autant que celles-ci risquent de basculer vers le rouge. Après sa visite à Oued Chenou, à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya, où se trouve le premier site devant accueillir 1550 chalets destinés au relogement d'une partie des 2500 sinistrés de la région, le ministre a fait état du démarrage des travaux de terrassement, après la sélection de six entreprises de réalisation dont Batimetal, CNCC et Wood-manufacture (ex-SNLB) avec ses trois unités, d'un projet de construction de 200 salles de classe. « L'Etat a pris les dispositions nécessaires pour éviter toute tension sur les matériaux de construction, en important 2 millions de tonnes de ciment et un million de tonnes d'acier, mais aussi en donnant des instructions pour que les carrières puissent travailler sans interruption. Cela, dans le but d'éviter la spéculation sur la disponibilité des matériaux sur le marché. Il est question de construire 2000 logements sociaux et 3000 habitations rurales. Le lancement des travaux est prévu pour bientôt. En attendant, les familles sinistrées seront relogées dans des chalets ou recevront des aides de l'Etat pour restaurer leurs maisons », a déclaré le ministre. Il a précisé que cette aide est maintenant prête à être distribuée puisque l'opération d'expertise des habitations a pris fin. Selon lui, l'Etat a prévu 150 000 DA pour les maisons classées vert 2 et 300 000 DA pour celles classées orange 3. La restauration des logements inscrits à la catégorie orange 4 est à la charge de l'Etat parce qu'elle nécessite des techniques assez spéciales, tout comme d'ailleurs la reconstruction des maisons classées rouge. Cependant, les logements orange 3 et 4 construits sur les zones inondables ne seront pas réhabilités, a tenu à avertir le ministre. L'autre formule d'aide prévue par l'Etat est le paiement d'un loyer estimé à 12 000 DA pour les familles qui préfèrent la location. Cette formule, faut-il le préciser, a provoqué une flambée des prix sur le marché locatif à Ghardaïa où, il y a quelques jours encore, les loyers ne dépassaient pas les 6000 DA. Des propriétaires de logements ont carrément exigé une augmentation de loyer à leurs locataires, estimant que l'aide de l'Etat allait leur rapporter plus. Pour le ministre, les spéculateurs ne sont pas aussi nombreux que les familles nécessitant un toit. « Celui qui est à plaindre n'est pas l'Etat qui a monté la barre pour héberger les sinistrés, mais celui qui a profité de la situation. Nous connaissons le marché locatif et c'est sur cette base que nous avons évalué à 12 000 DA cette aide », a-t-il noté. Interrogé sur les logements squattés par des indus occupants et qui auraient pu être mis à la disposition des sinistrés, le ministre a déclaré : « Ce sont 291 unités qui ont été occupées de force par des familles. Nous voulons que celles-ci comprennent qu'il y a des priorités et les sinistrés sont prioritaires. Nous voulons que le problème soit réglé dans la sérénité, sans le recours à la force publique. Il y a des familles qui ont été compréhensives. Elles ont libéré les lieux, puisque le nombre des logements squattés a baissé à 205. Que les gens se rassurent : tout le monde sera relogé. »