Trente-sept (37) communications orales, 21 affichées par voie de posters, des tables rondes et autant d'ateliers étaient à l'affiche des 4e journées internationales de cancérologie consacrées aux cancers colorectaux et abritées, à l'instar des précédentes éditions, à l'amphithéâtre Mostefa Bendali-Amor, situé au cœur de la faculté de médecine de Constantine. Pour la circonstance, cette structure d'accueil, où sont domiciliés tous les grands évènements à caractère médical, a fait le plein du 14 au 16 octobre : la première journée a été consacrée à la cérémonie d'ouverture où la vedette a été, sans conteste, ravie par le Pr. Maurice Tubiana, une sommité mondiale qui a, malgré ses 88 ans bien sonnés, tenu en haleine l'assistance tout au long d'une communication applaudie à tout va. En reconnaissance d'abord à une carte de visite impressionnante truffée de distinctions, attribuées par les plus prestigieuses institutions de cancérologie de la planète, à une magie du verbe, appréciée à sa juste valeur, et surtout à une maîtrise d'un thème visant à faire l'historique de la cancérologie et à dresser un état des lieux de cette pathologie, « loin de toute démagogie, ou de langue de bois dira-t-il, et à ce titre, pour lutter contre le cancer il est essentiel d'avoir le soutien des plus hautes autorités et celui du public ». Le ton était donné et les organisateurs ne pouvaient espérer mieux que cette figure de proue pour assurer un franc succès à ces journées internationales de cancérologie, initiées par la société algérienne d'oncologie médicale présidée par le Pr. Kamel Bouzid, chef du service d'oncologie médicale à l'EHS d'Alger, Docent en hématologie et crédité de 450 communications orales, écrites, en plus de posters, lesquels ont été présentés aux quatre coins de la planète. Dans un éditorial rédigé en préambule d'une présentation des abstracts de ces journées, ce dernier mettra l'accent dur l'incidence des cancers colorectaux : « Ils sont classés au 2e ou 3e rang des cancers en Algérie. Ils constituent de fait un problème quotidien de santé pour les médecins généralistes, les spécialistes d'organes ou les cancérologues. C'est pourquoi, ces 4e journées nourrissent l'ambition, avec la publication et la diffusion des actes y afférents, de rassembler les malades et leurs soignants autour de principes communs assurant l'égalité de nos concitoyens face au cancer ». Pour sa part, le Pr. Assia Bensalem, Docent en oncologie médicale au CHU Benbadis de Constantine et présidente du comité d'organisation de ces journées, estime, sur la base d'études fiables, que « le cancer colorectal se classe, en termes de mortalité, juste derrière le cancer du poumon, mais il devance le cancer du sein et celui de la prostate. La survie du malade dépend étroitement du stade de la maladie au moment où le diagnostic est posé. Selon une récente étude, un diagnostiqué posé au stade 1, à savoir le stade le plus précoce, la survie relative à cinq ans est de 94 %, d'où l'intérêt de dépister et de pouvoir, si une anomalie est détectée, la prendre en charge immédiatement ». Malheureusement, déplore de son côté le Pr. Larbi Abid, chef du service de chirurgie viscérale et oncologique à l'hôpital de Bologhine, « même si des progrès ont été réalisés en Algérie dans le traitement du cancer colorectal, de gros efforts sont à faire en matière de dépistage, sachant, ajoute-t-il, que plus de 50 % de ce type de cancers sont encore diagnostiqués aux stades 3 et 4. Il est souhaitable, en outre, que ces 4e journées de cancérologie puissent aboutir à l'élaboration de référentiels avec, en toile de fond, l'homogénéisation des pratiques de prise en charge des patients et le respect des critères de qualité car, n'oublions pas que la cancer colorectal, avec 1500 nouveaux cas par an, est l'un des plus fréquents dans notre pays ». Et de conclure : « Selon les différents registres du cancer, son incidence est estimé aux alentours de 13 à 14 pour 100 000 habitants ».