Le président de l'association « El Hayet » d'aide aux insuffisants rénaux de Tiaret vient de s'éteindre subitement cette semaine, suscitant une grande compassion dans les rangs du mouvement associatif local, national et même international à la veille de la Journée mondiale du don d'organes que le défunt s'activait à préparer sans laisser transparaître le moindre doute sur ses capacités physiques et fonctionnelles bien qu'ayant rechuté plusieurs années après avoir été greffé en Arabie Saoudite. Beaucoup de gens, dont les malades, la société de néphrologie et plusieurs membres du corps médical et paramédical, disent avoir perdu un des plus actifs acteurs oeuvrant dans le domaine caritatif. Khaled, 34 ans, lui-même transplanté rénal, du fait d'un don de son frère Moussa, s'est beaucoup dépensé ces dernières années, allant jusqu'à soulever de vives polémiques de certains milieux qui lui reprochaient son excès d'activité. L'unanimité s'est faite autour du défunt qui a permis à de nombreux malades une assistance des plus soutenues. Quelques jours avant sa mort, Taif a publié un encart publicitaire pour lancer un appel d'adhésion aux transplantés algériens à l'effet de s'inscrire au club sportif qu'il comptait mettre sur rails, du 22 au 30 août 2009, à Gold Coost en Australie. Auparavant, Khaled avait mis en place une unité de transport sanitaire, la première du genre à l'échelle nationale conventionnée avec la CNAS. Comme il a été la cheville ouvrière d'un premier colloque national sur la rationalisation du travail caritatif, rehaussé par d'éminentes personnalités universitaires et médicales mondiales, lequel colloque s'est achevé par une non moins intéressante idée de réalisation prochaine, par les moyens propres du mouvement associatif, d'un premier hôpital pour enfants cancéreux. Le choix du terrain comme l'étude ayant été finalisés. Un remarquable travail qui devait, selon le défunt, « impulser un plus au mouvement associatif, trop souvent freiné dans son approche visant le travail caritatif par des problèmes liés à la fiscalité et surtout à un vide juridique qui ne cadre plus avec la donne socioéconomique », car ajoute-t-il, « sans une administration organisée, l'introduction de nouvelles techniques, une banque de données et un financement indépendant de l'administration, il ne saurait y avoir ce sursaut tant espéré à l'heure des grands bouleversements que connaît le monde ». Trop d'idées, de solidarité et de clairvoyance qui méritent, après la mort de Khaled Taif, une plus grande attention de la part de ses pairs et même de ceux et celles qui lui disputaient le terrain pour capitaliser au maximum les acquis glanés et réalisés de son vivant.