Le replâtrage des entrepreneurs La cité 250 Logements à Chéraga fait partie de ces cités dont la cession par l'OPGI n'a pas que du bon, loin s'en faut. Les copropriétaires dénoncent les travaux qui y sont menés par des entrepreneurs engagés « à la hâte » et qui travaillent par « à-coups ». Les inondations, la cité en a connu à plusieurs reprises. « La première fois, c'était en 2001, lors de la catastrophe de Bab El Oued. Les dernières pluies fatales aux résidants du rez-de-chaussée. Les murs en gardent toujours des traces », soulignera dépité Ouabri Mohamed, devant ce qui s'apparente à une fatalité. « Il en est ainsi à chaque averse, puisque les travaux d'assainissement menés sont loin d'être satisfaisants. » L'entrepreneur justifie toujours ces retards par des imprévus dus aux rapports conflictuels avec les maîtres d'œuvre. Des bévues, les résidants en citent une flopée. Les trottoirs qui étaient réalisés, à l'origine en béton ont été détruits : des espaces en tuf qui « ne tiendront pas longtemps y prennent place », soutient M. Bouzidi, président de l'association de la cité qui n'en peut plus de se battre contre des pratiques qui prennent de l'ampleur. Les avaloirs sont bouchés et les automobilistes n'en pouvent plus de voir leurs voitures « buter » sur des morceaux de fer. « Les protections étaient en fer long, alors que l'acier serait mieux indiqué », relève-t-il affirmant que les deux avaloirs se trouvent ainsi bouchés, et il s'en faut de peu pour voir les eaux inonder dans la cité, par les employés de l'abattoir tout proche, car ils jettent tout ce qui leur tombe sous la main, des abats et des carcasses de bêtes abattues. » La conduite qui se trouve sur la route sera à terme bouchées. Selon les résidants, l'entrepreneur qui n'en finit pas de retaper y déverse ses remblais. Avec un éboulement, tout sera bouché, s'emportent-ils, et le parking sera aussi inondé comme il l'a été en 2001. Dans quelques années, Chéraga sera inondée et les réseaux d'assainissement seront totalement obstrués. Une catastrophe comme celle de Ghardaïa est ainsi à appréhender. Sonelgaz est aussi prise dans le feu : « Deux fuites de gaz et deux pannes d'électricité sont enregistrées en quelques mois seulement. La société ne trouve pas mieux que de raccorder une partie des bâtiments anarchiquement. Un câble est tendu d'une partie à une autre de l'immeuble sans respect des règles, puisqu'il rejoint un tuyau d'AEP ; c'est dire la catastrophe à venir », relève M. Ouabri. Le relâchement des habitants est battu en brèche par les quelques résidants qui « font toujours de la résistance ». « Les locataires ont une part de responsabilité. Les espaces communs sont mal entretenus alors que les copropriétaires peuvent faire beaucoup de choses », s'insurge un habitant. « La vie en a fait des gens qui ne cherchent que le petit profit, alors qu'en entretenant leur cité, ils peuvent en tirer profit dans le cas où ils décident de vendre », dira un résidant qui se trouve dans la cité depuis son ouverture en 1981.