Lancé durant l'année 2000 avec les fréquents tâtonnements qui l'ont marqué, le plan de réhabilitation du vieux bâti, dont la construction remonte à l'époque coloniale, orchestré par l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI), ayant ciblé en premier lieu les bâtisses des principales artères du centre-ville de Constantine, n'avait pas réussi à gagner l'adhésion des locataires bien que ces derniers sollicités pour un financement à hauteur de 20% aient bénéficié d'un soutien évalué à 60 % de la part de l'Etat ainsi que d'une contribution de 20 % du côté de l'OPGI. Alors qu'ils étaient destinés à rénover les parties communes des immeubles, les façades, les colonnes montantes et les conduites des eaux pluviales, les travaux de réhabilitation et de ravalement qualifiés par les citoyens de retapages superficiels ne manqueront pas de susciter autant de réserves et souvent même des contestations parmi les locataires, dont certains se sont vus contraints de rectifier les maladresses des entrepreneurs engagés pour mener à leurs frais des réparations onéreuses. Dans les avenues Larbi Ben M'hidi, Didouche Mourad, Zighoud Youcef et 19 Juin 1965, pour ne citer que ceux-là, les coups des masse ont porté de sérieux dégâts aux bâtisses. Chez bon nombre de résidents, les appartements présentent déjà des fissures aux murs et une étanchéité détériorée au niveau des dalles et des toitures, cela sans évoquer les escaliers lézardés et les fuites des eaux pluviales qui dessinent un quotidien cauchemardesque durant les durs mois de l'hiver. L'opération qui a touché jusque-là 421 logements pour une enveloppe de 12,6 milliards de centimes n'aura pas finalement réalisé les résultats escomptés. La plupart des citoyens touchés estiment que les faramineuses sommes d'argent dépensées pour des ravalements et des réhabilitations insignifiants auraient pu servir au renforcement de ces immeubles, si les travaux avaient été dirigés d'une manière réfléchie et bien étudiée avec un suivi rigoureux qui a souvent fait défaut dans ces chantiers dépassant largement les délais prévus. L'exemple des travaux lancés depuis quelques mois à l'avenue du 19 Juin 1965 illustre bien la cacophonie qui a marqué une opération confiée à des entreprises non qualifiées. Alors que 17 immeubles à l'avenue Abane Ramdane et trois autres à la rue Zaâbane font l'objet de travaux en cours de finalisation, l'OPGI s'obstine toujours à vouloir mener l'opération jusqu'au bout pour l'étendre l'année prochaine aux cités de Ziadia et Sakiet Sidi Youcef, sous les directives du wali de Constantine, en même temps le même office continue toujours de faire la sourde oreille et de tourner le dos à ses clients qui continuent de réclamer, à cor et à cri, la rénovation d'une étanchéité défaillante dans les immeubles de la cité Boussouf. Les responsables de l'OPGI ont avancé récemment les chiffres de cette opération dont le coût d'un ravalement est estimé à 44 000 DA par logement, alors que la réhabilitation avoisine 476 000 DA par appartement. Pour les locataires concernés, ces chiffres ne reflètent guère la qualité des services des entreprises en charge des travaux. En guise de commentaire, d'autres estiment que si ces sommes ont été allouées aux citoyens eux-mêmes, avec toutes les garanties exigées, le résultat aurait été nettement meilleur.