L'inauguration jeudi au Palais des sports de la première édition du Festival culturel local de la musique et de la chanson oranaises a été la dernière étape de la visite à Oran de la ministre de la Culture, après de brefs passages au conservatoire Ahmed Wahbi, au théâtre régional Abdelkader Alloula, à Sidi El Houari, à l'institut régional de formation musicale et au palais de la culture qui abrite l'exposition du festival mais aussi des travaux d'artistes plasticiens et d'artisans. La soirée d'ouverture (l'annonce officielle a été faite par Mme Rabéa Moussaoui, directrice de la culture et commissaire du festival), à défaut d'un public nombreux, qu'on a souhaité qu'il afflue en masse, a été marquée par la présence de beaucoup d'invités de circonstance entre officiels, élus et représentants de partis politiques locaux. Plusieurs jours auparavant, en plus d'un appel en boucle de la radio Oran, un crieur a sillonné les rues de la ville pour appeler les gens à venir en masse. Le Palais des sports s'est finalement avéré trop vaste. Avant de laisser place au chant, les organisateurs ont opté pour une exhibition de costumes traditionnels oranais (aâmama, hayek et matrag) qui ont habillé de jeunes mannequins, le temps d'une saynète animée par Houari El Barrah. Comme il fallait s'y attendre, les chanteurs qui se sont produits ont tous fait dans l'imitation. La prestation de Abdelkader El Khaldi, originaire de Mostaganem, était par contre remarquable. Les organisateurs ont par ailleurs expliqué que le concept de chanson oranaise concerne également toutes les wilayas limitrophes. Alors que les éléments de la chorale « monophonique » du palais de la culture ont repris la ballade oranaise de Houari Benchenet d'après un texte de Mekki Nouna (présent à la cérémonie), le jeune chanteur Adda Abdelkader a repris Yed el marsem, tandis que Sid-Ahmed Guetai a entonné Wahran. Khalida Toumi a été appelée sur scène pour offrir un appartement à la mère de la regrettée Sabah Saghira. « J'ai demandé au président de la République un passeport de hadj au bénéfice de la mère de Sabah, mais on s'est dit qu'avant d'aller en pèlerinage sur les Lieux Saints, il faut d'abord être logé », devait-elle déclarer avant d'embrasser longuement la concernée. Blaoui El Houari a eu droit aux mêmes égards de la part d'une ministre qui a mis l'accent sur les liens intergénérationnels et la nécessité qu'il y a à sauvegarder le patrimoine musical et artistique ancien. Lors d'un point de presse improvisé au palais de la culture, elle a déclaré que l'ensemble des œuvres des anciens chanteurs a été réenregistré et est désormais disponible sur des coffrets de 10 CD pour un coût de 3800 DA la boîte. Une rencontre interministérielle est, devait-elle encore annoncer, en phase de préparation pour étudier les possibilités de récupérer, de valoriser et de promouvoir le patrimoine culturel tant matériel (salles de cinéma, etc.) qu'immatériel.