Après quelques mois de vacances, l'école du langage des signes (ESLS) de Sétif reprend du service. En effet, la rentrée des classes de la 1ère promotion de l'année scolaire 2008/2009 s'est effectuée hier. L'établissement, l'un des rares du pays à être spécialisé dans l'enseignement du langage des signes, seul moyen de communication avec les malentendants, accueillera durant une période de 9 mois, au quotidien, 3 groupes de 8 à 10 étudiants de tous horizons. Des étudiants en psychologie, en orthophonie, des parents de malentendants étudieront, ainsi, sous la houlette de quelques professeurs formés, pour la plupart, en France, à l'école Mieux vivre ; cette dernière continue d'ailleurs à apporter une aide précieuse à l'ESLS par le biais d'Internet. Le premier formateur local, Nacer Nezar y avait subi son apprentissage, en 1990, ce qui lui permettra d'ouvrir, un peu plus tard, en 2006, un établissement à Alger et d'y former un noyau de 7 personnes, lesquelles perpétueront ainsi l'apprentissage de ce langage-pont entre les deux franges, parlante et malentendante, de la société. La 2e école du langage des signes sera établie à Sétif. Zahar Saâdane, aidé par Mohamed Touati, le secrétaire général de l'établissement, et surtout par le président de l'union des sourds de Sétif, Messaoud Radjah et d'une équipe motivée et volontaire, l'ouvrira dans un petit local appartenant à l'association et y accueillera plus de 145 stagiaires. Un programme ambitieux est dans les projets de l'ESLS : l'élargissement de cet enseignement spécifique à d'autres villes et corps de fonctionnaires en contact direct avec les malentendants. Outre Mila, M'sila, Jijel, Béjaïa et Oum El Bouaghi, une dizaine de villes de l'est du pays ont leur école du langage des signes ; celle de Sétif aurait, semble-t-il, besoin d'un peu plus d'espace.