Un grand rassemblement des élèves accompagnés de leurs parents s'est constitué en ce jour de rentrée scolaire, au seuil de l'école primaire Garami Mohamed ; un établissement scolaire construit au milieu d'un quartier populaire déshérité, en dépit de la présence de quelques activités commerciales. Une ambiance tendue a caractérisé le premier jour de l'année scolaire à l'école Garami qui accueille 410 enfants. Elle s'était distinguée l'an dernier par les excellents résultats obtenus lors de l'examen de 6e. Elle avait d'ailleurs été honorée à la fin de l'année par le chef de l'exécutif de la wilaya de Tipaza. Depuis quelques jours ; elle fait face à un bras de fer entre le chef de l'établissement et 12 sur 14 enseignants. Ces derniers reprochent à leur directeur, qui est en fonction depuis 4 années dans cet établissement scolaire, son comportement et son attitude envers eux. « Il nous humilie et utilise un langage déshonorant à notre encontre, déclare l'une des personnes mécontentes, nous sommes des enseignants, pères et mères de famille, nous ne méritons pas un traitement de voyous. C'est cela le véritable problème. » Le chef de l'établissement s'étonne du revirement surprenant des enseignants et de leur attitude extrémiste, en exigeant son départ. « J'applique les textes. Je n'admets pas que les enseignants arrivent en retard à leurs classes. Si je fais des remarques, c'est dans l'intérêt de l'école. Si je maintiens une discipline rigoureuse, c'est mon tempérament. Les résultats comptent beaucoup pour moi, d'ailleurs notre tutelle nous évalue en fonction de nos résultats. Avec les enseignants, je n'ai aucun problème, mais je suppose qu'il y a quelque part de la manipulation. Maintenant je laisse le soin à ma tutelle de porter un jugement sur mon travail, c'est elle qui m'a nommé à ce poste », précise le chef de l'établissement. Certains parents sont inquiets. Ils n'ont pas admis que leurs enfants n'aient pas rejoint leurs classes, au moment où dans les autres écoles d'Algérie, les élèves ont commencé les cours. « Ces enseignants veulent faire venir un directeur docile à leurs exigences », nous déclarent certains parents d'élèves rencontrés loin de l'école. Un enseignant a tenu à nous préciser : « Ces parents d'élèves ne sont pas les responsables de l'association des parents d'élèves de l'école, puisque vous êtes venus pour écouter toutes les parties, allez voir les véritables parents d'élèves qui font partie de l'association, et qui ne font pas partie du clan du directeur ». La joie des retrouvailles dans cette école primaire n'a pas eu lieu en ce premier jour de la rentrée scolaire. Les élèves, qui viennent de franchir pour la première fois le seuil d'un lieu du savoir, ignorent complètement ce qui se passe. La direction de l'éducation nationale de la wilaya de Tipaza avait dépêché son chef de service du personnel pour amener les enseignants à rejoindre leurs postes de travail et ne pas perturber la rentrée scolaire au sein de cet établissement. Le directeur de l'éducation nationale de la wilaya de Tipaza, contacté par nos soins, nous a affirmé : « Ce cas précis est très bien pris en charge pour désamorcer la crise qui vient de secouer cette école. » Cette école vient d'enregistrer quelques dégradations à la suite du séjour des enfants de la colonie de vacances, pris en charge par le secteur de la solidarité nationale. A l'entrée de cette école primaire, nous avons remarqué une plaque de treillis soudée au sol qui risque de faire tomber les écoliers, alors que la cantine scolaire nécessite des travaux de confortement, afin que les élèves puissent prendre leurs repas dans un milieu décent. Il n'en demeure pas moins que cet établissement scolaire des 1er et 2e paliers mérite des travaux d'aménagement et de réparation pour permettre aux futurs adultes algériens d'étudier dans un environnement propre et adéquat, digne d'une vraie école.