On évoque les projets de réhabilitation des routes et des réseaux d'assainissement, mais la ville n'en continue pas moins de souffrir des égouts à ciel ouvert. Deux projets de réhabilitation du réseau routier de la ville de Constantine viennent d'être lancés par les services de réalisation de la commune pour un montant de 90 MDA (millions), sur une distance de 5 km. Une opération dont l'objet sera le fraisage et le goudronnage des principaux axes fréquentés dont une bonne partie a connu une sérieuse dégradation. « Le tapis de la ville n'a pas été renouvelé depuis 1983, alors qu'il a largement dépassé sa durée de vie théorique et se trouve de la sorte amorti depuis longtemps », a annoncé Saâdane Bensalhia, responsable de la direction de la maintenance et des moyens généraux de la commune de Constantine (DMMG) lors de l'émission Forum de la radio locale. Les fuites d'eau souterraines, l'état déplorable du réseau d'AEP et le nombre important des intervenant, notamment après le lancement de plusieurs travaux de réhabilitation dans la ville, sont les principales causes citées par les responsables de la commune pour expliquer la dégradation continue d'un réseau routier difficile à entretenir et s'étendant sur 500 km. Les citoyens de plusieurs quartiers de la ville sont encore condamnés à vivre le calvaire, à l'image des habitants des cités de Boudraâ Salah, Zaouche, El Bir, Oued El Had, Erriadh, El Mouna, le 4e Km et El Gammas. Dans ce dernier, qui ne semble pas sortir de l'état de ghetto, les résidents n'ont pas manqué de dénoncer le laisser-aller, le manque de rigueur et l'absence de suivi des services relevant de la commune de Constantine, surtout que des routes bitumées reviennent, quelques mois après, à leur état initial. « En l'absence d'une étude détaillée et précise du réseau routier de la ville établie par les services techniques de la commune pour cerner les défaillances et prévoir un plan d'intervention rigoureux, la situation des axes routiers ne survivra guère aux méthodes de rapiéçage qui n'y changeront rien », a affirmé un intervenant. A El Gammas, l'état des routes, pleines de crevasses, a même été à l'origine de nombreux accidents, alors que des pans entiers de la cité des Frères Ferrad se retrouvent isolés durant l'hiver. Les chutes de pluie sont devenus la hantise de la population et des automobilistes. A ce propos, les responsables de l'office national d'assainissement (ONA) déclarent avoir recensé 12 points noirs à travers les quartiers de la ville. Situation qui nécessite des interventions en continu pour un office qui veille à l'entretien de 6 000 regards et 18 000 avaloirs. Malgré la réhabilitation de plus de 12 km de conduites du réseau d'assainissement, beaucoup reste à faire dans certains quartiers où des égouts éclatés ont été signalés dans les cités des Mimosas et Boussouf. Le plus récent, et de loin le plus important, a été signalé juste au-dessous du pont de Sidi Rached au lieudit Bab El Djabia. Cet égout, qui fait l'objet de discussions parmi toute la population de la ville, coule sous le pilier même du pont depuis plus d'un mois, et personne parmi les autorités, ni les services de l'ONA, ne semble s'en inquiéter, alors qu'il est question du danger qui menace le pont le plus important de la ville du Vieux Rocher.