Des familles entières protestent quotidiennement pour dénoncer les lenteurs administratives dont elles font l'objet depuis plusieurs mois. Hier, des dizaines de familles du quartier d'El Hamri ont protesté contre une administration qui tarde à prendre leurs doléances en considération, affirment-elles en colère. Il s'agit essentiellement des familles qui ont refusé de quitter leurs habitations menaçant ruine. Celles-ci ont introduit des recours auprès des services de la wilaya pour la prise en charge de leurs problèmes. Ce sont plus de 300 recours qui sont introduits au niveau des secteurs urbains d'El Hamri, d'Eckmühl et de Ras El Aïn. Cette situation, née au lendemain du relogement de 1 400 familles sinistrées dans la cité Yasmine, avait provoqué le courroux des centaines de familles nombreuses qui dénonçaient leurs conditions de relogement. L'installation d'une commission de recours se fait toujours attendre par ces familles dont le seul tort est d'avoir refusé l'offre de s'entasser dans des logements trop exigus. « Nous sommes des familles nombreuses. Nous ne pouvons pas habiter à 20 dans un F3. C'est inconcevable », lâchent, excédés, des pères de famille. Selon un responsable local, la commission des recours, qui devait être fonctionnelle depuis le mois dernier, n'a pas encore vu le jour. Cet état de fait incite les familles à se rassembler épisodiquement au niveau des secteurs urbains. « Nous nous élevons contre cette situation qui s'apparente à un déni de justice », affirment des mères de famille rencontrées à El Hamri. Pour elles comme pour l'ensemble des autres mères de famille, elles vivent suspendues aux promesses des uns et des autres. La disponibilité de 11 000 logements sociaux à travers les 26 communes de la wilaya résoudrait bien ce problème qui a plongé des familles entières dans le désarroi.