La tension est montée d'un cran, hier, au quartier d'El Hamri, plus de 72 heures après la visite éclair effectuée par le ministre de la Solidarité nationale. Les habitants ont pris les devants, plantant des tentes de fortune à proximité de leurs habitations vétustes. La commission de recensement dépêchée par la wilaya a éprouvé des difficultés pour accomplir sa mission d'enquête. Des dizaines de riverains ont, en effet, dressé des tentes au niveau de toutes les rues adjacentes menant au domicile mortuaire des Mihoubi. Un membre de la commission de recensement fut pris à partie par une foule en furie. « Nous faisons en sorte à ce que les données des sinistrés d'El Hamri, dûment répertoriés, coïncident avec celles détenues par le secteur urbain d'El Hamri », affirme pour sa part un fonctionnaire de la wilaya. Selon notre interlocuteur, les données officielles font état de 30 cas de familles sinistrées à El Hamri. Ces derniers ont fait l'objet de plusieurs enquêtes menées par les services compétents en vue de leur relogement. Ce qui n'est pas le cas pour des dizaines de familles, lesquelles se sont empressées de planter des tentes aux abords de leurs habitations. Un délégué du secteur urbain intervient alors pour ramener le calme et demander aux « vrais sinistrés » de se manifester. Cette « sortie » de l'employé ayant déplu aux riverains, c'est le plus normalement du monde qu'il repart sous leurs vociférations. Des personnes âgées n'hésitent pas à qualifier le pauvre employé de « maudit » et de « corrompu » qui se hâte de déguerpir. Au niveau des issues inaccessibles d'El Hamri, la tension était palpable tant les palabres entre riverains et officiels tournaient autour de la confection de la liste définitive des sinistrés. Aux environs de 14 heures, on dénombrait plus de 150 tentes de fortune érigées un peu partout au niveau des principales artères d'El Hamri.