Combien auront-ils la chance de réussir l'examen d'accès à une formation professionnelle de techniciens supérieurs ? La question mérite d'être posée lorsqu'on sait que le nombre de postulants a frôlé, cette année, la barre de 4 000 inscrits, concourant pour un nombre de places limité. L'orientation des élèves issus de l'ancien système de l'enseignement, et ayant échoué au baccalauréat, est à l'origine de l'augmentation importante, par rapport à l'année précédente, du nombre de candidats à la formation professionnelle. De ce fait, jamais les centres de formation professionnelle n'auront été autant sollicités que cette année par ces élèves de l'ancien régime scolaire, sachant qu'ils n'ont plus la possibilité de poursuivre leur cursus conformément aux reformes en cours dans le secteur de l'éducation. Ces malheureux, qu'on pourrait qualifier de « victimes des réformes », n'ont d'autre alternative que d'opter pour une formation professionnelle ou de dénicher un hypothétique emploi. Le nombre de prétendants- pas moins de 900- à l'apprentissage a également augmenté par rapport à l'année précédente. Il est principalement composé d'élèves exclus des collèges d'enseignement moyen (CEM) et « orientés vers la vie active ». Les places pour 500 d'entre eux sont disponibles, indique t-on à la direction de la formation et de l'enseignement professionnels ; celle-ci assure que tous les inscrits à une formation seront pris en charge, soit à la rentrée d'octobre 2008, soit à celle de février 2009. Par ailleurs, cette année, de nouvelles filières viennent d'être ouvertes pour former des assistants multimédia et autres techniciens spécialisés dans le jardinage, les espaces verts et l'hôtellerie. Elles ont été créées pour répondre aux exigences du marché de l'emploi et aux attentes des collectivités locales, qui ont du mal à assurer l'entretien et la maintenance des espaces verts et l'embellissement des places publiques. Des équipements destinés à la formation et à l'enseignement de ces spécialités seront réceptionnés pour permettre aux stagiaires d'accéder à un apprentissage de qualité. En ce qui concerne le choix des candidats pour telle ou telle autre spécialité, les cadres en charge du secteur voient dans les métiers manuels la meilleure voie pour une insertion professionnelle dénuée de difficultés, d'autant plus que ces fonctions sont très demandées sur le marché de l'emploi. Le secteur du bâtiment et des travaux publics offre des débouchés sûrs pour les métiers de maçon, ferrailleur et autres, qui font cruellement défaut de nos jours. Il faut souligner, dans ce cadre, que les opérateurs du bâtiment et travaux publics ont soulevé, à maintes occasions, l'absence de main-d'œuvre qualifiée, ce qui justifie, selon eux, les retards mis dans la réalisation des projets de construction de logements ou autres ouvrages. Si cette vision tient la route dans le contexte actuel , il n'en demeure pas mois que la formation doit être prévue en termes de perspectives d'investissement dans un programme de développement global intégré.