L'ONU envisage de lancer un appel d'urgence. Une réunion d'information est prévue, aujourd'hui à Genève, entre les gouvernements des pays donateurs, les pays victimes et les organisations de secours. Selon la fédération de la Croix-Rouge, la catastrophe qui a frappé, dimanche, huit pays du sud de l'Asie a fait plus d'un million de personnes déplacées et sans abri. L'Organisation a mis en garde contre le risque, pour ces populations, de « maladies véhiculées par l'eau, en particulier la malaria et la diarrhée, et d'infections des voies respiratoires ». D'où une demande de fournir des toilettes mobiles et des médicaments afin d'éloigner le risque d'épidémie, ainsi que des tentes et de l'eau potable là où les égouts ont été détruits par la montée des eaux. « Abris, tentes, couvertures, eau potable, nourriture, ustensiles domestiques et moustiquaires constituent les besoins prioritaires des sinistrés », a déclaré Simon Missiri, chef du département Asie et Pacifique de la Croix-Rouge. C'est pourquoi la Croix-Rouge compte revoir à la hausse l'appel initial de cinq millions d'euros pour venir en aide à un demi-million de personnes. Alors que le bilan de la catastrophe s'alourdissait d'heure en heure, dépassant 23 500 morts, les deux organisations internationales s'efforçaient de coordonner les secours en direction des régions les plus touchées. Un avion a décollé, hier, de Copenhague (Danemark) avec du matériel médical destiné à 100 000 sinistrés au Sri Lanka. Pour parer au plus pressé, l'ONU devrait concentrer ses efforts sur les pays les plus touchés. Une autre équipe était attendue aux Maldives, alors que des spécialistes devaient aider les autorités en Indonésie et en Thaïlande à coordonner les secours. Des pays, comme l'Inde et la Malaisie, assuraient eux-mêmes les premiers secours, l'Inde ayant même offert d'apporter son aide au Sri Lanka. Dans le sud de ce pays, par exemple, des corps d'hommes, de femmes, d'enfants restaient accrochés dans les arbres, et d'autres étaient visibles sur l'eau ou sur le rivage, au lendemain des tsunamis. accès difficile Les opérations de sauvetage tentent de venir en aide aux rescapés et retrouver les milliers de disparus, mais, des Maldives aux plages de Phuket, seuls les corps de nouvelles victimes émergeaient des côtes dévastées. Ce bilan pourrait s'alourdir dramatiquement car des milliers de personnes sont encore portées disparues. Plusieurs pays étrangers ont commencé à envoyer des avions chargés de vivres, de médicaments et des équipes de secours. La tâche était cependant compliquée par les difficultés rencontrées pour atteindre des régions reculées, comme en Inde, aux Maldives, à Sumatra, ou par le fait que des zones sinistrées sont sous le contrôle de rébellions armées. A Aceh, l'armée indonésienne a appelé les rebelles à un cessez-le-feu pour acheminer les secours. Au Sri Lanka, une partie du nord et de l'est du pays est sous le contrôle des Tigres tamouls. De même, l'Indonésie semblait souffrir d'un « véritable problème de coordination interministérielle ». Les organisations humanitaires internationales, ONU et Croix-Rouge en tête, étaient confrontées à une catastrophe sans précédent. « Il se pourrait bien que cela devienne l'une des plus grosses opérations jamais engagées si l'on regarde le nombre de pays concernés », a déclaré Marie-Françoise Borel, porte-parole de la Croix-Rouge. Ceci alors qu'Yvette Stevens, coordinatrice adjointe de l'Onu pour les secours d'urgence, a déclaré : « Nous n'avons jamais rien eu de tel auparavant. »