L'Algérie accueille à partir d'aujourd'hui la deuxième conférence africaine des ministres de la Culture. Une quarantaine de délégations doivent prendre part à cette manifestation, prévue à l'hôtel Hilton, à Alger. La première conférence a été organisée en 2005 à Naïrobi, au Kenya. « C'était la première fois que les ministres de la Culture se rencontraient », a précisé, hier lors d'une conférence de presse au Palais de la culture à Alger, Khalida Toumi, ministre de la Culture, assise à côté de la commissaire africaine aux Affaires sociales et culturelles, la Namibienne Binas Gawanas. Celle-ci a indiqué qu'une table ronde a précédé la conférence ministérielle durant laquelle ont été débattus les projets en cours comme la construction à Alger « d'un grand musée africain » et d'un centre d'études culturelles africaines ainsi que l'organisation, en juillet 2009, de la deuxième édition d'un Festival panafricain, le premier a eu lieu en 1969 en Algérie. « Nous avons discuté du projet du musée et de sa conception, y compris comment les pays africains vont y participer, par dons de collection, par des prêts ou autres. Nous avons présenté une étude de faisabilité sur le centre d'études », a noté Khalida Toumi. Selon elle, tous les pays, membres de l'Union africaine (UA), se sont engagés à participer au Festival panafricain. « La participation, c'est de l'argent. L'Algérie, pays d'accueil, a déjà dégagé un peu plus de 5 milliards de dinars, dont une partie est destinée à la construction d'un village des artistes à Zéralda qui doit pouvoir contenir 2500 personnes en même temps. Le chantier, pris en charge par des Algériens, pas par des Chinois, avance bien dans un bel endroit. Les travaux doivent être achevés avant juin 2009. Le chef du gouvernement en personne suit l'évolution du projet », a expliqué la ministre. Elle a relevé que la conférence d'Alger est accompagnée d'une activité culturelle dédiée à l'Afrique. Elle a cité la semaine du film sud-africain, qui s'ouvre aujourd'hui à Alger avec un documentaire inédit de Lamine Merbah sur « la participation de l'Algérie aux mouvements de libération dans le continent noir », et l'hommage rendu au Fespaco de Ouagadougou, plus ancien festival cinématographique en Afrique. Binas Gawanas a rappelé que les chefs d'Etat ont adopté la charte de la renaissance culturelle africaine élaborée en 2006 par le premier congrès panafricain d'Addis-Abeba. « Les institutions ne se créent pas du jour au lendemain, c'est un processus qui prend du temps. On doit en étudier l'impact et les implications. Mais il y a de la volonté politique (...) L'UA accorde une grande importance à la préservation du patrimoine, la source de notre identité et sans cette identité nous ne valons rien », a-t-elle indiqué, soulignant la nécessité de faire participer la société civile à l'élaboration des actions culturelles. La conférence d'Alger devra débattre de « l'harmonisation et de la coordination des politiques culturelles en Afrique ». Sur un autre chapitre, Khalida Toumi a confirmé le soutien par l'Algérie de la candidature du ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosni, au poste de secrétaire général de l'Unesco. « Il représente le groupe des pays arabes et des pays africains », a-t-elle noté. Interrogée sur l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation internationale de la francophonie, après la participation récente du président Bouteflika au sommet du Canada, elle a estimé que ce genre de décision ne relève pas de ses compétences. « Cela relève des prérogatives du chef de l'Etat », a-t-elle répondu en langue arabe.