Les prix du pétrole ont repris leur mouvement à la baisse après la publication des stocks pétroliers hebdomadaires américains. Alors que les analystes prédisaient une hausse de 2,6 millions de barils de pétrole brut, les statistiques ont révélé une hausse de 3,2 millions de barils. Un chiffre qui démontre le recul de la consommation et la faiblesse de la demande sur le principal marché pétrolier du monde. Un effet direct du ralentissement économique que connaissent les Etats-Unis d'Amérique. Les stocks d'essence ont eux aussi connu une forte hausse, qui était prévisible. Elle a été de 2,7 millions de barils alors que les prévisions donnaient une augmentation de 2,8 millions de barils. Ces données ont poussé les prix du pétrole brut en dessous des 70 dollars. Même les distillats ont connu une forte hausse. Alors que les prévisions donnaient une hausse de 100 000 barils, ces derniers ont augmenté de 2,2 millions de barils. Vers 16h GMT, le light sweet crude était à 68,11 dollars le baril, perdant ainsi 4 dollars par rapport à la cotation de clôture de mardi, tandis que le brent était à 66,05 dollars, soit une perte de 3,67 dollars par rapport à la veille. Cette situation conforte les pays membres de l'Opep qui ont appelé à une intervention rapide sur l'offre et à une réduction importante de la production avant que les prix ne connaissent un effondrement préjudiciable à l'industrie pétrolière. C'est dans cette conjoncture de forte baisse des cours que l'Opep doit tenir une réunion extraordinaire vendredi 24 octobre à Vienne, une réunion décidée la première fois pour le 18 novembre lorsque les prix étaient descendus en dessous de 80 dollars et avancée de trois semaines lorsque ces mêmes prix sont descendus en dessous des 70 dollars. Apres l'annonce de la réunion du 24 octobre et des déclarations faisant état d'une décision de réduction de la production, les prix du pétrole avaient repris au dessus des 70 dollars, jusqu'à 74 dollars le baril lundi à New York. Mais la publication hier des chiffres hebdomadaires des stocks pétroliers américains indiquant une forte hausse de ces derniers et illustrant un recul de la consommation sur le marché américain ont précipité les prix en dessous des 70 dollars. Cette situation n'offre plus de grand choix à l'Opep. Si le principe d'une réduction de la production est une donnée acceptée par tout le monde, il reste à savoir quel sera le niveau de la réduction qui sera décidé. Samedi passé, le président de l'Opep et ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait déclaré : « Il y aura une réduction de la production et il faut qu'elle soit importante pour rétablir l'équilibre entre l'offre et la demande ». « Si c'est 1,5 million de barils par jour (la réduction de production), c'est 1,5 million de barils, si c'est 2 millions de barils par jour c'est 2 millions de barils », avait-il ajouté. Dans une autre déclaration à la Radio nationale faite lundi, le ministre avait indiqué qu'« il est très très important que cette décision (à propos de la réduction) soit déterminante, soit importante et qu'elle soit prise durant cette réunion parce que si on prend cette décision le 24 octobre, cela veut dire que les gens ont 40 jours pour mettre en pratique cette décision et on verra les conséquences durant les mois de novembre et décembre. » L'Algérie, le Qatar, la Libye, l'Iran, l'Equateur et le Venezuela se sont déjà prononcés pour une réduction. Pour la Libye, une réduction d'un million de barils par jour n'est pas suffisante. Toute le monde attend de voir la position de l'Arabie Saoudite, dont le poids est déterminant en sachant que les pays producteurs de pétrole non Opep ne risquent pas de bouger même si la Russie, par la voix de son Président, s'est engagée hier à œuvrer pour une coopération étroite avec l'Opep lors d'une rencontre à Moscou avec le secrétaire général de cette organisation, Abdellah Salem Al Badri. A l'Opep, il semblerait qu'une réduction de la production d'un million de barils par jour fait déjà consensus. Plusieurs pays espèrent que cette réduction sera plus importante, surtout qu'il y a un surplus de près de 2 millions de barils par jour. Mais toujours est-il que la réunion de vendredi 24 octobre sera le début d'une série de rencontres que l'Opep devra organiser pour gérer la crise.