Les cours du pétrole ont repris leur tendance à la hausse en se positionnant nettement au-dessus des 70 dollars le baril. Ce mouvement haussier est la conséquence directe de la baisse des stocks aux Etats-Unis après plusieurs semaines de statistiques indiquant un renflouement. Mercredi passé, les chiffres des stocks hebdomadaires américains rendus publics par le département américain de l'Energie ont surpris tous les analystes en révélant une baisse assez forte des stocks d'essence et même de ceux du brut. Il n'en fallait pas plus pour pousser les prix vers le haut sur les deux marchés aussi bien à New York qu'à Londres. A New York, le baril de light sweet crude a pris 68 cents, mercredi, après la publication des chiffres hebdomadaires pour clôturer à 72,20 dollars le baril. A Londres, le baril de brent de la mer du Nord a gagné 43 cents pour clôturer à 71,41 dollars. Vendredi matin, le brent a même franchi le seuil des 73 dollars le baril. Les analystes expliquent aussi cette hausse par un facteur particulier qui serait le long week-end qui coïncide avec la fête nationale du 4 juillet aux Etats-Unis. Ce week-end entraîne généralement une forte consommation de l'essence à cause des déplacements. Ces prix sont aussi confortés par la croissance de l'économie américaine qui a été révisée à la hausse à 5,6 % durant le premier trimestre 2006 contre 5,3 % précédemment. Une croissance qui entraîne une plus forte demande en pétrole. Le département américain de l'Energie a fait état d'une baisse des stocks d'essence d'un million de barils alors que les analystes tablaient sur une hausse de 450 000 barils. Même phénomène pour le brut. Le département a fait état d'une forte baisse des stocks de pétrole brut de 3,4 millions de barils alors que les analystes misaient sur une baisse moins élevée de 1,4 million de barils. La surprise du recul des stocks d'essence a agi comme un dopant sur les cours. Ce mouvement des stocks signifie que la demande a augmenté parallèlement à un recul de la production des raffineries et des importations pourrait durer tout l'été selon plusieurs prévisions. Le mouvement haussier qui a été renforcé par la baisse des stocks avait commencé en début de semaine suite à une perturbation de la production des raffineries en Louisiane (Etats-Unis). La production de trois raffineries a été pénalisée par la fermeture d'une voie de transport en Louisiane suite au déversement d'une quantité de pétrole dans un chenal de navigation. Trois unités de production ont dû réduire leur production à cause des difficultés d'acheminement de la production. Ce qui pourrait encore avoir une influence sur les stocks pour les semaines à venir. Cette tendance entraînera les prix vers le haut avec la possibilité de nouveaux records pour le baril de pétrole qui n'est pas loin des précédents records. La vigueur de la demande sur le marché américain et les difficultés en matière de raffinage ont ravivé les craintes d'un possible pénurie d'essence au moment où la saison du départ en vacances a démarré déjà. Ce niveau des prix est supporté aussi par le différend qui oppose l'Iran aux pays occidentaux sur le problème du nucléaire. Après des signes d'apaisement, le risque de voir le différend se transformer en conflit a ressurgi. La déclaration dimanche passé du ministre du Pétrole iranien Kazem Vaziri-Hamaneh indiquant que « si les intérêts du pays sont attaqués, nous utiliserons toutes nos capacités et le pétrole est l'une d'elles » a influé sur le marché qui n'a jamais écarté les risques d'une perturbation en cas de crise. Abordant la possibilité de sanctions internationales contre son pays, le ministre a prédit un baril de pétrole à plus de 100 dollars si des sanctions venaient à être décidées contre le secteur pétrolier iranien. Le refus par l'Iran d'arrêter l'enrichissement de l'uranium tel que proposé dans l'offre de négociations par les pays occidentaux a été pris en compte par le marché qui a maintenu depuis plusieurs semaines le baril autour du seuil des 70 dollars. Les craintes sur l'essence, la crise sur le nucléaire sont devenues des facteurs permanents dans l'évolution des prix du pétrole, malgré la disponibilité du pétrole sur le marché. Vendredi 30 juin, le light sweet crude a clôturé à 73,93 dollars le baril à New York en dépassant même les 74 dollars en séance (74,15 dollars). La semaine d'avant, le light sweet crude était à 71,05 dollars le baril. A Londres, le baril de brent de la mer du Nord était coté à 73,16 dollars vers 15 h GMT. Une semaine auparavant, il était coté à 70,18 dollars.