L'année 2004 aura été celle des grandes batailles écologiques. La qualité de l'environnement n'est plus un détail dans les programmes des gouvernements. Elle constitue l'une des préoccupations de l'heure. En Algérie, le débat ne fait que commencer. La pollution avance à grands pas. Seuls 60% des déchets urbains sont collectés. Les déchets ne subissant pratiquement pas de traitement, et de ce fait regorgent de produits récupérables et valorisables (carton, plastique, métaux, verres, papiers) dont une bonne partie n'est pas biodégradable. S'agissant des déchets septiques, c'est-à-dire, d'origine sanitaire qui sont constitués de quantités importantes de déchets chimiques, biologiques, et anatomiques, le non-respect persistant de la réglementation relative à leur traitement, constitue une atteinte plus grave à l'environnement et à la santé publique. En dépit de la sonnette d'alarme tirée à plusieurs reprises, l'évacuation de ces déchets continue de se faire sans tri et sans traitement préalable vers les décharges publiques, avec ce que cela comporte de risques graves d'hépatite B, de sida, d'intoxications diverses et de menaces que constituent ces déchets pour les nappes phréatiques et les ressources hydriques en général. Sachant qu'il n'existe pas de traitement séparé des déchets spéciaux en Algérie, plus de 80% des déchets industriels sont éliminés par stockage non ordonné sur les terrains vagues et/ou rejetés sans traitement dans les cours et plans d'eau. En matière de pollution atmosphérique, outre celles d'origine industrielle qui accroissent la concentration des pollutions dans l'air, celle générée par la circulation automobile en émissions toxiques (monoxyde de carbone, oxyde d'ozote, plomb) responsable d'affections respiratoires graves. Le développement de l'utilisation du GPL comme carburant automobile en substitution aux essences n'a que partiellement résolu le problème. Le GPL carburant est distribué par 252 stations service et la consommation annelle est de 217 000 t avec un taux de croissance de 4%/ an. La capitale algérienne a figuré en bonne place au palmarès des villes les plus polluées par le plomb, établi par la Banque mondiale qui recommandait l'introduction dans le pays de l'essence sans plomb comme carburant. Le taux de prévalence de l'asthme à Annaba est supérieur au taux national, 55% des asthmatiques ont plus d'une crise par mois et 42% des patients ont été hospitalisés au moins une fois durant l'année. Les représentants du ministère de l'Environnement ont affirmé que leur secteur n'est pas le seul responsable. Sur les 487 plages que compte le littoral algérien, 213 sont interdites à la baignade dont la plupart sont fermées pour cause de pollution.