Poursuivis pour attroupement non autorisé devant une représentation diplomatique étrangère (le consulat de Tunisie) et incitation à la violence, les 14 membres des familles de harraga disparus, dont 4 emprisonnés, ont été libérés après leur procès qui s'est tenu hier au tribunal correctionnel de Annaba. Ce qui n'est pas le cas des 18 harraga condamnés, hier, par le même magistrat, à six mois de prison avec sursis et 20 000 DA d'amende. Cette libération a été accueillie avec soulagement par les familles des harraga disparus et par la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH) qui avait dénoncé, dans un communiqué rendu public, l'arrestation de 14 membres des familles de harraga disparus. Une semaine après, lors de la première audience, le procureur de la République du tribunal de Annaba avait requis 3 ans de prison ferme à l'encontre des 14 membres des familles des harraga disparus, assortie d'une amende de 50 000 DA. Ce sont 10 mineurs, en majorité des lycéens, qui figurent parmi les inculpés ; 4 des mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt depuis leur présentation devant le procureur, il y a 15 jours. A la veille de leurs interpellation et arrestation, rappelons-le, de nombreux parents de harraga s'étaient rassemblés devant le siège du consulat de Tunisie. Pacifique, cet attroupement intervenait à la suite d'informations selon lesquelles un groupe d'immigrants clandestins composé de 68 jeunes 2 jeunes filles de Baraki, 3 étrangers (2 Tunisiens et 1 Marocain), un groupe de mineurs originaires d'El Harrach et les autres de Annaba aurait été intercepté par la marine tunisienne au large de Djerba. Ces harraga avaient quitté les côtes de Annaba dans la nuit du 13 au 14 octobre à bord de trois embarcations de fortune. Ils ont pris la mer à partir des plages d'échouage de Seybouse et Sidi Salem (El Bouni). « Selon les premières informations recueillies, nos enfants ont embarqué à partir de la plage de Seybouse dans la commune d'El Bouni. Ils ont été encouragés par deux malfrats, des passeurs notoirement connus nommés Djafri Nouri et Bensaïd Amar », ont affirmé plusieurs membres des familles des harraga disparus lors de leur attroupement devant le consulat de Tunisie. L'hypothèse de l'arrestation de ces 68 harraga par les garde-côtes de la marine tunisienne est plausible. Elle est consolidée par l'envoi d'un SMS par un jeune harrag à son ami, faisant part de leur mésaventure avant d'être interceptés par les garde-côtes tunisiens. Aussitôt, le jeune a avisé la famille de son ami harrag. C'est ce qui a déclenché le branle-bas des parents.