Le collectif des travailleurs de la coopérative de service et des approvisionnements (CASAP) de Guelma a introduit, il y a quelques jours, une plainte auprès de l'inspection du travail de la wilaya de Guelma, à travers sa section syndicale affiliée à l'UGTA. Ainsi, la convention collective (loi 90/11) n'a pas été appliquée par l'employeur depuis le mois de juillet 2006 pour une masse salariale de 56 employés, ainsi que la non-application du protocole d'accord établi entre ce même employeur et les salariés en date du 16 août passé. Il s'agit en fait, selon le secrétaire de cette section syndicale, d'une mesure venant suite à une assemblée générale, plutôt houleuse, entre employeur et employés, qui a débouché sur un imbroglio. En clair, les primes de rendement individuelles et collectives et, plus grave encore, celles des travailleuses non couvertes par la CNAS depuis près de 28 ans existent bel et bien au niveau de la CASAP de Guelma. Quelques jours après, nous appondrons que le directeur a démissionné de son poste et qu'un administrateur gérant, désigné par le conseil d'administration, a été vite installé. Créée en 1893 sous l'appellation de SIP (société indigène de prévoyance), puis réorganisée en 1936 pour devenir une SAP (société agricole de prévoyance) jusqu'à l'Indépendance, cette même société, dénommée aujourd'hui CASAP, devait axer ses efforts, dans l'ère des diverses reformes agricoles, pour apporter, dans un esprit de groupements coopératifs et mutualistes, au petit et grand fellah, un cadre évolutif lui assurant sa pérennité dans le secteur. Mais, visiblement, le déclin de cette entité centenaire se fait de plus en plus sentir, nous dit-on, au regard de l'important parc roulant dont dispose la CASAP de Guelma : une quinzaine de camions semi-remorques, 13 tracteurs, 10 moissonneuses-batteuses, etc., lequel parc roulant est en panne à 80%. Seuls un complexe de chambre froide et une unité de fabrication d'aliments de bétail, ainsi que la commercialisation d'engrais permettent d'assurer un service minimum. Pour ce qui est du secteur de l'artisanat, traditionnellement rattaché à la CASAP, il est désolant de constater, après notre passage au niveau des ces ateliers spécialisés dans la tapisserie, qu'un seul métier à tisser est opérationnel. Une ouvrière sous-payée, ou plutôt exploitée à la tâche, dira : « Je suis payé 2 000 DA le tapis, qui est revendu par la CASAP à 30 000 DA. Le comble, c'est que je n'ai même pas de couverture sociale ».