Les travailleurs de la CASAP de Tizi Ouzou (Coopérative agricole de services et approvisionnement), au nombre de trente, viennent d'entamer leur huitième mois sans salaires. Cette situation n'a pas manqué de mettre les familles des employés de cette coopérative dans une situation difficile et asphyxiante. La coopérative a cessé toutes ses activités depuis le mois de décembre 2007 après avoir été confrontée à des difficultés financières graves. Interrogé sur cette situation, M. Saïd Mansour, gérant de la coopérative, a affirmé que « nos fournisseurs, vis-à-vis de qui nous sommes endettés, ont cessé de nous approvisionner en matières premières ». La suspension du paiement des salaires des travailleurs de la coopérative a coïncidé avec la mise à l'arrêt des deux moulins de fabrication d'aliments de bétail et de volaille, que la CASAP a installés à Draâ Ben Khedda. En tout cas, au moment où le gérant estime que la coopérative n'est plus en mesure de relancer ses activités eu égard aux difficultés financières auxquelles elle est confrontée, les travailleurs, eux, s'opposent à tout éventuel plan social qui se traduirait par de nouvelles compressions tout en revendiquant l'intégralité de leurs arriérés impayés, avec toutes les primes et indemnités. A travers leur section syndicale, les travailleurs de la CASAP rejettent avec fermeté toute forme de cession de la coopérative et, dans cette démarche, ils ont déjà fait échouer une nouvelle vente aux enchères de matériels de la coopérative. (Un lot de matériel roulant a déjà été cédé). Les effectifs de la CASAP ont subi des opérations de compression en passant de 400 employés en 1990 à 30 actuellement. Le bras de fer qui oppose le gérant aux employés est désormais entre les mains de la justice. Pour ce mois de juillet seulement, deux procès sont programmés au tribunal de Tizi Ouzou. Entre temps, les familles de ses travailleurs traversent les plus durs moments de leur vie.