Les 39 logements qui ont fait l'objet de moult contestations seront livrés prochainement. Cette décision a été prise récemment à la suite d'un accord convenu entre les parties concernées, à savoir l'OPGI, la direction du logement de la wilaya, l'APC et les représentants des bénéficiaires. C'est du moins ce qu'a déclaré M. Smaïl, directeur du logement de la wilaya. Ces logements, doit-on le rappeler, ont été pris d'assaut dernièrement par un groupe de bénéficiaires. Ceux-ci ont contesté le prix fixé par l'OPGI. « Le prix imposé par l'OPGI est estimé à 232 millions de centimes pour un F5. Les bénéficiaires ont jugé que les modalités de paiement sont semblables à celle d'un logement promotionnel. Pourtant, ils ont affaire à des logements participatifs. Le problème qui se pose est celui de la classification et non celui des listes. Celles-ci ont été révisées deux fois », a déclaré le P/APC. Pour sa part, le représentant de l'OPGI, selon les déclarations qu'il a accordées à la presse, a estimé que les attributaires n'ont pas à contester le prix fixé, car il reflète le coût de réalisation de ces logements. Ceux-ci, doit-on le préciser, relèvent du type d'habitat pavillonnaire. Ils ne comportent qu'un seul niveau et la superficie bâtie est de 120 m2 pour un F5. Il convient de rappeler que ces logements ont déjà été pris d'assaut en janvier 2003 à la suite d'un changement opéré sur la liste des bénéficiaires. Les attributaires retranchés, qui ne sont autres que les proches des élus de l'assemblée sortante, ont contesté ce fait et par la suite entamé une procédure judiciaire. Mais ce qui est intriguant, selon un ex-élu, c'est le subterfuge savamment employé pour détourner ces logements de leur destination initiale. « La circulaire 42-85 relative à la résorption de l'habitat précaire (RHP) a délimité un cadre juridique. Il a été prévu de réaliser des logements de type F1 sur deux niveaux pour délocaliser les deux bidonvilles, El Kheroub et Benboulaïd, et procéder au relogement des occupants », a-t-il précisé. Sous prétexte que les occupants des deux bidonvilles ne pouvaient pas payer la somme de 20 millions de centimes exigée au départ pour acquérir un logement, l'ex-P/APC a procédé au lotissement des terrains où sont implantés les deux bidonvilles. Il a ensuite délivré aux occupants des décisions d'attribution de lots de terrain pour les appâter et les éloigner de toute tentative de contestation. Pourtant, le code communal 90-08 dans son article 44 mentionne que l'attribution des lots de terrain n'est pas du ressort du conseil communal. En conséquence, les décisions attribuées sont entachées de nullité. A présent, les occupants demeurent dans les mêmes bidonvilles, endurant les conditions de vie les plus désastreuses. Cependant, la liste des bénéficiaires est au niveau de la wilaya déléguée. Mais d'après certains employés de l'APC, dans cette liste figurent des responsables et employés de la même APC. « Ceux-ci vont bénéficier de logements au détriment des personnes démunies », estiment-ils. Interrogé à ce sujet, le directeur du logement a déclaré que la réalisation des 39 logements a été engagée dans le respect total des textes officiels. Cette réalisation s'inscrit dans le cadre du logement aidé où la contribution de l'Etat est considérable devant l'apport initial des attributaires. Mais concernant l'élaboration des listes des bénéficiaires, il a affirmé qu'elle relève des prérogatives de l'APC et de la wilaya déléguée. Abondant dans le même ordre d'idées, cet interlocuteur semble favoriser la négociation. « Dans une telle situation, nous préférons la négociation à l'emploi des moyens coercitifs. Grâce à cela, nous avons abouti à un accord. Au lieu de payer la totalité, le bénéficiaire avance 50% du prix du logement. Le reste est échelonné sur trois années », a-t-il expliqué. Et d'enchaîner : « A raison de 20 000 DA le mètre carré bâti et compte tenu des latitudes accordées pour l'acquisition d'un tel logement, le prix fixé par l'OPGI est très raisonnable », a-t-il estimé.