Après la démolition du bidonville de la cité du 1er Mai, dans la commune d'El Bouni, où habitaient 17 familles, la situation a empiré. Annaba. De notre bureau Quelques heures après le départ des bulldozers, c'est-à-dire dans la nuit de mardi à mercredi, plusieurs dizaines de chefs de famille, femmes et hommes, jeunes et moins jeunes ont occupé la RN44 reliant Annaba à Skikda. Cependant, cette fois, l'intervention de la brigade antiémeute n'a pas suffi pour libérer l'axe routier, encore moins dissiper la colère des émeutiers. Soutenus par des citoyens solidaires, les manifestants ont même bloqué la RN44 à toute circulation automobile en plaçant des pneus incendiés, des troncs d'arbres et autres matériaux hétéroclites. « Rien ne pourra nous calmer si nos femmes et nos enfants, dont des nourrissons, ne sont pas logés dans un abri. Nous avons fait tout ce qu'on nous a demandé. C'est-à-dire constituer des dossiers de logement, formules LSP, rural..., c'est selon la situation financière de chacun. En vain. Au lieu de nous loger, les autorités locales ont préféré la démolition de nos masures », diront plusieurs manifestants agités. Devant cette situation d'insécurité, nombreux sont les automobilistes de passage qui ont été contraints de faire demi-tour de crainte que leur bien soit saccagé. D'autres plus stoïques ont eu droit à des altercations avec les manifestants pour se frayer un passage. Dans l'impossibilité de venir à bout de cette révolte, les éléments antiémeute ont été mis en alerte maximale pour faire face à cette violence. Ils sont intervenus énergiquement pour mettre fin à cette situation qu'ils ont qualifiée de « trouble à l'ordre public ». C'est avec des frondes que les émeutiers ont réagi, attaquant les éléments de la brigade antiémeute. A l'issue des affrontements, plusieurs individus étaient blessés, dont des gendarmes, par les pierres lancées par les révoltés. L'arrivée du président de l'APC d'El Bouni a été salutaire. Sa promesse de les loger dans des centres de transit, le temps de régler leur problème, a été suffisante pour mettre fin à cette situation. Bien qu'elle ait enregistré des blessés parmi ses éléments, la gendarmerie n'a pas voulu arrêter les jeunes émeutiers. « Pour ne pas compliquer la situation », a dit un élément de la brigade antiémeute.