Hier, le front social était en effervescence à Annaba. En effet, plusieurs dizaines d'élèves du moyen de la localité de Draâ Errich, commune de Oued Aneb, avaient bloqué la route menant à l'autoroute Berrahal-Annaba. Ils ont brûlé des pneus et placé des blocs de pierre pour manifester leur colère contre l'indisponibilité du transport scolaire, ce qui a bloqué totalement la circulation automobile. L'intervention immédiate des unités anti-émeute de la gendarmerie, accompagnées du chef de daïra, a mis fin à ce mouvement de colère des élèves et libéré la circulation. « Je vous promets de régler ce problème dans les plus brefs délais », s'est engagé le chef de daïra devant les jeunes élèves peu convaincus et en colère contre l'administration qui, selon eux, tarde à régler ce problème. Du côté de l'APC de Oued Aneb, « la faute incombe à la direction du transport qui s'attarde à délivrer les permis d'exploitation des lignes menant à cette localité enclavée ». En parallèle, les chômeurs de Draâ Errich bouillonnaient de colère. Eux aussi avaient exprimé leur exacerbation, hier, devant le siège de la commune de Oued Aneb. Ils étaient des centaines de chômeurs à observer un sit-in devant la mairie pour demander des contrats de travail tous types confondus (préemploi, emploi de jeunes, filet social, etc.). Dans cette région, jadis fief du terrorisme, le chômage bat son plein ; en l'absence de chiffres officiels, les habitants avancent un taux de plus de 50%. Il aura fallu une réunion avec les élus locaux et les représentants de ces jeunes oisifs pour venir à bout de cette colère perceptible sur les visages des manifestants. Ils leurs avaient promis un quota que la direction de l'emploi et celle de l'action sociale devront dégager pour eux incessamment. Si l'émotion des élèves de Draâ Rich et des chômeurs de Oued Aneb a été apaisée, il n'en est pas de même à la localité du 1er Mai de la commune d'El Bouni. Ainsi, 17 familles habitant le bidonville de la cité se sont vu chassées de leur baraque. Hier, tôt le matin, les services de l'APC d'El Bouni, escortés d'un important dispositif sécuritaire de la gendarmerie, ont procédé à la démolition de leur « maison ». Ni les pleurs des femmes et des bébés, encore moins les cris des pères de famille, ne sont venus à bout de la fermeté des bulldozers pour en finir avec ce bidonville. Quelques heures après, la désolation s'est installée. Une soixantaine de personnes, dont des nourrissons, étendus à même le sol et entourés de ce qui reste de leur bien est l'image qui domine le décor. Selon « les démolisseurs des bidonvilles », cette opération n'est pas unique. Les localités de Essaroual et de Aïn Djebara ont connu le même sort avec la démolition respectivement de 20 et 13 baraques.