La galère des demandeurs de logements sociaux locatifs à Khemis Miliana continue, pour la quatrième année consécutive, après la dernière opération d'attribution ayant soulevé à l'époque un tollé de la part des citoyens écartés de la liste des bénéficiaires. Depuis, des têtes dans l'administration municipale sont tombées, d'autres continuent à s'accrocher. Quant aux nouveaux élus, qui s'adaptent rapidement au rythme de la vie de la cité, ils font dans l'art de la promesse. Des chefs de famille désemparés à chaque rentrée sociale, des loyers exorbitants à payer, des changements de domicile permanents à effectuer... « Trop, c'est trop », déclarent ces postulants dans une lettre adressée, cette fois-ci, au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales où ils lui demandent d'intervenir dans cette affaire qui n'a que trop duré et qui empoisonne la vie de plusieurs familles. Pour rappel, le site Boutane compte 200 logements prêts depuis longtemps à la distribution et 500 autres sont en voie d'achèvement. Un quota certes insuffisant, mais qui pourrait suffire à des dizaines de familles en détresse et qui, en dernier recours, squattent des espaces dans le cimetière ou placent des membres de leur famille chez des tiers en attendant le fameux logement. Selon le chef de l'exécutif, la balle est dans le camp du chef de daïra. Ce dernier n'a d'autre réponse que le souci de faire le travails dans une totale transparence pour éviter les mouvements de colère. Depuis quatre années, il est question d'étudier 9000, 8000 ensuite 7000 dossiers sur fond de protestation (émeutes, sit-in… ). La méthode adoptée par le chef de daïra est contestée par le premier magistrat de la commune. Mais alors n'y a-t-il que le chef de daïra pour décider du sort de nombreux citoyens dont l'unique tort est de ne pouvoir accéder à une autre formule de logements comme celle du LSP parce que trop démunis… Ironie du sort, certaines opérations de recasement ont touché des familles aisées, certaines habitant des sites depuis des années aux frais de la princesse ne s'acquittant d'aucune facture, d'autres ont bénéficié de logements qu'ils ont vite abandonnés, n'étant certainement pas dans le besoin. Alors que des familles attendent désespérément le 5 juillet puis le 1er novembre sans oublier le Ramadhan, l'Aïd El Fitr et l'Aïd El Adha, le Mawlid Ennabaoui… Faut-il encore attendre le prochain découpage administratif et, peut-être, d'autres priorités, d'autres enjeux. L'inquiétude des citoyens s'est accrue en cette période propice aux intempéries, car les demandeurs craignent de voir encore des quotas grignotés en cas de sinistre (que Dieu nous en préserve). Les citoyens de Khemis Miliana que cette question taraude interpellent vivement les ministres concernés et leur demandent en vertu du droit universel d'accès au logement d'intervenir en leur faveur.