Nourries d'espoir et de bonnes promesses depuis plus de sept ans, les familles recasées « pour une semaine » au siège de l'association « Mohamed-Boudiaf », à Sidi Houari, se morfondent dans l'indifférence des pouvoirs publics. Une dizaine de familles sinistrées du vieux quartier de la Pêcherie s'offusquent quand on leur parle des opérations de recasement. Pour elles, c'est le calvaire qui perdure indéfiniment. Les anciens habitants de la rue Charles Quint ne se nourrissent plus d'espoir. « Ce sont les autorités locales qui nous ont promis de nous reloger décemment dans un délai ne dépassant pas une semaine. Depuis 2001, nous sommes parqués ici comme du bétail », se plaignent des pères de famille. Les enfants sont les premières victimes de cette situation rendue insupportable par la fréquence des morsures de rats et les piqûres d'insectes. Même les punaises ont élu domicile dans le semblant de réduits qui leur servent de demeures. Les enfants souffrent particulièrement des piqûres de ces bestioles qui ont littéralement envahi les lieux. Leurs petits visages innocents sont constamment boursouflés par les agressions des insectes qui trouvent ici un lieu de prolifération par excellence. La promiscuité ajoute au marasme des recasés dont le nombre a doublé en l'espace de quelques années. Les nerfs sont à fleur de peau et, pour un oui ou un non, les prises de bec se transforment en altercations. Des délinquants investissent les lieux à la tombée de la nuit. Des bagarres d'une rare violence éclatent alors entre les groupes rivaux qui règlent leurs comptes à l'aide d'épées et de haches. Les familles recasées en appellent à présent aux pouvoirs publics pour les débarrasser de cette situation qui expose la vie de leurs enfants à tous les dangers. « Tous les sinistrés de la rue Charles Quint ont bénéficié de logements, sauf nous. Sommes-nous des Algériens de seconde catégorie ? », lancent-ils, excédés.