Plus d'une centaine de familles sont encore sous les tentes. Leurs représentants ont organisé un sit-in devant le siège de l'APC. “Les sinistrés seront tous recasés avant fin décembre”. C'est la promesse faite par le chef de daïra de Tizi Ouzou, au cours d'une conférence de presse animée début novembre 2003. Depuis, l'hiver s'est installé, mais des dizaines de familles n'ont toujours pas quitté leurs tentes pour un toit plus sûr. À la piscine olympique tout comme au parc de l'Eniem, deux sites ouverts par les autorités au lendemain du séisme du 21 mai dernier, les sinistrés demandent à être recasés. “Nous vivons dans des conditions très rudes. Nos tentes sont inadaptées à un froid glacial, sur un sol gorgé d'eau”, déplorent-ils. L'indifférence et la légèreté de la prise en charge par l'administration de cette lamentable situation n'ont pas manqué de provoquer la colère des sinistrés. Avant-hier, ils ont tenu un sit-in de protestation devant le siège de l'APC de Tizi Ouzou. Une délégation a été reçue par les responsables de la commune qui ont prié les membres de cette délégation de transmettre leurs doléances aux autorités compétentes. “Nous sommes délaissés et abandonnés à notre triste sort. Personne n'est venu s'enquérir de notre situation”, pestent des sinistrés recasés “temporairement” à la piscine olympique. Las d'attendre, ils ont décidé de saisir les députés de l'APN et les autorités d'Alger. “L'espoir est en vous pour intervenir, vérifier et prendre les décisions qui s'imposent contre la volonté de l'administration locale qui n'a pour solution que l'évacuation des familles qui occupent toujours le site, même si elles doivent se retrouver dans la rue”, écrivent-ils dans leur correspondance. Selon les chiffres de l'administration, 79 familles ont été recasées à ce jour. D'après une enquête menée par les services de la daïra, il s'avère que les vrais sinistrés ne sont pas réellement nombreux, puisque sur les 291 familles déclarées, lors du séisme du 21 mai, seules 196 le sont vraiment, et la plupart des personnes s'autoproclamant sinistrées ne sont en réalité que des locataires. Pour les autres, il semblerait qu'elles aient été prises en charge dans le cadre du programme de l'habitat précaire. A. T.