Les travailleurs de l'unité Aïssat Idir d'Eriad Alger réclament le versement de leurs arriérés de salaires qu'ils n'ont pas perçus durant la période de négociation pour la cession de leur entreprise au groupe privé La Belle. Le groupe Eriad d'Alger s'était engagé, lors d'une réunion qui a regroupé les différents acteurs concernés par cette question et qui s'est tenue en juin 2007, à payer ces quatre mois de salaires. Un accord avait été signé pour entériner cette décision. Une année après, cette promesse n'est toujours pas tenue, au grand désarroi des travailleurs. Ces derniers, au nombre de 181, ont frappé à toutes les portes pour percevoir leur dû, en vain. Certains ont quitté l'entreprise après l'ouverture du dossier du volet social, sans toucher à ce jour leurs salaires impayés. Aux différentes audiences que le collectif des travailleurs a demandées aux responsables du groupe Eriad Alger, de la société de gestion des participations de l'Etat en charge du portefeuille des entreprises de l'agroalimentaire (SGP-Segro), a été réservée une fin de non-recevoir. En l'absence de dialogue, ces employés qui bénéficient du soutien du coordonnateur de l'union nationale des travailleurs algériens (UGTA) se sentent méprisés et voient leurs droits bafoués. « Nous voulons être rétablis dans nos droits » Ils ont été ballottés d'un service à un autre. « On nous dit que notre dossier est à l'étude au niveau du ministère de l'industrie et de la promotion des investissements (MIPI) », souligne un représentant des travailleurs qui a requis l'anonymat. Selon cette même source, le conseil des participations de l'Etat qui, rappelons-le, est présidé par le chef du gouvernement, a donné son accord lors d'une de ses réunions pour que les salaires impayés soient versés aux travailleurs par la SGP-Segro. Ces travailleurs menacent de recourir à la justice pour réclamer ce qu'ils estiment être leur droit le plus absolu, garanti par un accord dont la valeur juridique est incontestable. Ils espèrent, cependant, que leurs doléances seront prises en compte sans qu'ils aient à choisir cette voie extrême. « Tout ce que nous voulons, c'est être rétablis dans nos droits », soutiennent-ils. Selon un courrier adressé par la directrice générale du groupe industriel Eriad Alger, adressé au président du directoire de la SGP, l'impact financier du payement des arriérés de salaires de quatre mois, ainsi que des dix jours de congé rattachés à ces mois, a été évalué à un peu moins de 29 millions de dinars ; à cela s'ajoute l'indemnité différentielle liée aux accords de branche.