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« Les gens qui ont peur du livre sont fragiles »
13e Salon international du livre d'Alger
Publié dans El Watan le 03 - 11 - 2008

La gestion de la circulation des véhicules à l'entrée de la Safex est un casse-tête pour les organisateurs. A l'intérieur du pavillon central, c'est la fête foraine ! Un bruit assourdissant émane de l'emplacement des Scouts musulmans algériens (SMA) où un clown amuse la galerie avec des cris incroyables sous une flopée de portraits laudateurs de Abdelaziz Bouteflika accrochés aux parois ! Que fait un stand des SMA dans un salon du livre ? Véritable énigme ! A côté du petit stand des éditions Barzakh, c'est la bousculade.
On attend l'arrivée de Amine Zaoui pour la vente-dédicace de son roman Festin de mensonges. Les journalistes veulent en savoir plus sur le limogeage brutal du romancier de son poste de directeur général de la Bibliothèque nationale (BN), il y a une semaine. Prudent, Amine Zaoui se dit enfin « libéré » pour l'écriture et refuse de s'expliquer en termes clairs. « J'ai été victime d'une mauvaise interprétation », lance-t-il. Que s'est-il passé ? « Il faut demander aux gens qui sont derrière cela », répond-il sans préciser l'identité de ces « gens ». » « Cherchez. C'est à facile à trouver ! », appuie-t-il. Il explique plus loin qu' il y a eu une mauvaise interprétation concernant le rapport entre la BN et les éditeurs et les auteurs qui demandent l'ISBN ou le dépôt légal. « L'ISBN peut être pris par internet sans passer par la BN. L'ISBN n'est pas un visa pour l'édition. La BN est une institution académique qui gère les livres », précise-t-il. Il avoue n'avoir pas lu l'essai interdit de Mohamed Benchicou, Journal d'un homme libre. La BN a, avant de le retirer, accordé le dépôt légal à ce livre, censuré sur ordre de la ministre de la Culture, Khalida Toumi. Des liens ont été établis entre cette affaire et l'évincement de Amine Zaoui de son poste. Et quel rapport avec la venue du poète syrien Adonis ? « Je considère Adonis comme un grand poète universel et penseur. Actuellement, il est à Djakarta pour présenter son livre le constant et le variable », note-t-il. Après son départ d'Alger, Adonis a été attaqué par des milieux religieux officiels l'accusant d'avoir insulté l'Islam. Dans une conférence à la BN, Adonis a dénoncé les « révolutionnaires arabes » devenus oppresseurs après leur arrivée au pouvoir. Amine Zaoui confirme avoir invité le romancier turc Orhan Pamuk. « Il m'a donné son accord. C'est une manière de présenter à l'Algérie des grands noms de la culture universelle, Pamuk, Adonis et autres.
L'Algérie a la capacité intellectuelle pour recevoir ces grands talents », souligne l'auteur de Haras de femmes. Ira-t-il à la BN ? « C'était ma maison et le restera toujours », dit-il. Interrogé sur l'interdiction en série de livres au Sila 2008, Amine Zaoui se positionne clairement : « Je suis un écrivain de liberté et pour la liberté. Je suis contre toute forme de censure. » Position que partage Hakim Laâlam. « Ah, la censure ! Cette campagne des jours sans fin. Je suis tenté de dire que les gens qui ont peur du livre sont fragiles. Avant cela, il y a ce côté rageant qui me débecte », dit-il. Le chroniqueur du Soir d'Algérie, qui vient de publier aux éditions Chihab un opuscule original Enseignes en folie, est entouré de ses lecteurs ravis de le rencontrer. Un père de famille est venu avec ses deux garçons de Jijel pour se faire dédicacer le recueil des chroniques Pousse avec eux ! Qu'en est-il d'Enseignes en folie ? « J'ai voulu m'amuser. J'ai eu envie de prendre mon appareil photo et de vadrouiller. Cela me permettait de sortir du bureau, de repartir vers le reportage et de donner à lire plus que de dire. Il s'agit de photos que les gens peuvent regarder et se faire une opinion sur la décrépitude de notre environnement », explique Hakim Lâalam. Les photos sont accompagnées de petites légendes. Le constat se passe de commentaires : absence de contrôle des enseignes qui défigurent les villes et qui sont écrites dans une langue approximative. « Il y a certaines photos qui donnent froid dans le dos. C'est un cocktail détonant, un signe avant-coureur inquiétant d'une déstructuration profonde », relève-t-il. Est-il vrai que les Algériens ne sont pas de grands lecteurs ? « Je suis plus inquiet pour les journalistes qui ne lisent pas. Je suis un peu cruel, mais l'école ne donne pas envie de lire », dit-il. Hakim Lâalam est critique vis-à-vis de l'organisation du Salon. « J'ai adoré la phrase générique du patron de ce salon qui a dit que le Sila 2008 est celui de la maturité. Je n'ai pas l'impression que nous avons la même conception de la maturité », constate-t-il. Abdelhak Bouanane de Omega, distributeur exclusif des éditions Larousse en Algérie, n'est pas loin de cette opinion. « Ce salon est loin d'être professionnel. Ce n'est plus un salon pour le livre, mais c'est celui du manuel parascolaire. Le comité d'organisation a pris des décisions qui vont à l'encontre du lectorat avec la limitation du nombre de titres à 100 exemplaires. Cela est surtout valable pour les dictionnaires et manuels qui sont très demandés. La preuve, nous avons vendu notre quota en une demi-heure (...) Les importateurs ont toujours fait l'essentiel du salon », souligne-t-il, disant n'avoir pas d'explication de la présence dans certains stands des titres à 500 exemplaires. Il annonce la création prochaine du syndicat des distributeurs de livres. « Nous voulons prendre toute notre place », plaide-t-il.


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