du travailLe problème de recrutement des diplômés de l'Ecole nationale supérieure (ENS) de Kouba vient de rebondir avec le sit-in organisé depuis trois jours par les étudiants de trois wilayas au siège du ministère de l'Education nationale. Ils sont venus de Chlef, de M'sila et de Mostaganem avec des diplômes qui datent, pour certains, de 1998 pour interpeller Benbouzid sur les contraintes auxquelles ils sont confrontés au niveau des académies. Deux étudiants, qui se sont déplacés hier à notre rédaction, avouent qu'ils ne sont toujours pas recrutés, alors qu'ils ont eu leur diplôme en 2002. « Dès que j'ai eu mon diplôme en 2002, j'ai sollicité l'académie de Chlef pour me recruter. Le directeur de l'éducation a non seulement refusé ma demande, mais il n'a pas reconnu mon diplôme », témoigne Hamid en avouant qu'il est au chômage depuis sa sortie de l'ENS. Un autre étudiant, venu de Mostaganem, ajoute : « Les plus chanceux parmi nous ont été affectés comme vacataires dans des écoles primaires et dans des villages montagneux. » Les diplômés de l'ENS, toujours au chômage, n'arrivent pas à cuver leur colère en pointant du doigt les directeurs des académies. « La corruption et les passe-droits sont érigés en mode de recrutement dans les académies alors que nous sommes prioritaires en vertu de la loi », atteste l'un des étudiants en sit-in. Aussi, les protestataires demandent la mise en place d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur les critères de recrutement dans les trois wilayas. A ce sujet, il est opportun de rappeler la grève déclenchée l'année passée par les étudiants de toutes les écoles supérieures pour exiger des contrats d'affectation à l'issue du cursus. Après un bras de fer de trois mois avec les deux tutelles, l'Education et l'Enseignement supérieur, les étudiants ont fini par avoir gain de cause. S'agissant des promos d'avant 2004, une note du ministère de l'Education nationale en date de 1997 instruit l'ensemble des directeurs de l'éducation sur le recrutement automatique des diplômés des ENS. Si cette note ministérielle est toujours en vigueur, la carence dans son application au niveau local devient un fait. En outre, le cas de ces étudiants en sit-in n'est que l'arbre qui cache la forêt. Ils sont près d'un millier d'enseignants formés par ces ENS et qui attendent que leur diplôme soit reconnu au niveau des académies. Un véritable paradoxe, sachant le besoin accru du secteur de l'éducation en effectifs.