Les enseignants diplômés des Ecoles normales supérieures (ENS) ne désespèrent pas. Ils sont là depuis quatre jours à observer un sit-in devant l'annexe du ministère de l'Education nationale de Ruisseau, à Alger. Ils arborent des banderoles sur lesquelles on peut lire « Nous voulons un recrutement direct ». Ces enseignants qui sont venus de six wilayas (Tiaret, Tlemcen, Saïda, Sidi Bel Abbès, Oran et Mostaganem) réclament leur droit d'être recrutés comme permanents. Ils sont une cinquantaine, hommes et femmes, à mener cette action de protestation, mais ils affirment qu'ils sont près d'un millier qui sont dans leur cas. « Nous demandons l'intégration de tous ces enseignants diplômés qui n'ont pas encore un emploi stable », souligne l'un des protestataires. Si certains d'entre eux enseignent à titre de vacataires, d'autres sont carrément au chômage. « J'ai eu mon diplôme en 2000. J'ai enseigné une année comme vacataire dans un lycée. Certains de mes élèves sont devenus enseignants permanents et moi je suis sans emploi », fulmine Mohamed, venu de Tiaret. « Ils ont recruté des diplômés en biologie et autres filières. Et nous, qui sommes issus des ENS et disposons de diplômes d'enseignement, nous nous retrouvons sans emploi. Qu'est-ce que nous allons faire de ces diplômes si l'on n'enseigne pas dans les écoles », tonne un autre protestataire qui se montre déterminé, aussi bien que ses collègues, à ne pas rentrer chez lui avant que leurs revendications ne soient satisfaites. Un responsable du ministère devait recevoir, hier en fin d'après-midi, une délégation de huit personnes. La radicalisation du mouvement de protestation dans le cas d'échec des négociations n'est pas à exclure.