Il est l'un des pionniers les plus prestigieux de la photographie algérienne comme un exemple de l'engagement d'un artiste au service de la guerre d'indépendance. Né à Blida en 1922, il avait grandi dans le giron du mouvement nationaliste, sensible très tôt à l'idée d'indépendance. La photographie qu'il n'envisageait pas comme un métier et qu'il avait apprise sur le tas, mais avec un souci de rigueur rare chez un autodidacte, prit un sens particulier à la faveur de son engagement dans la guerre de Libération nationale. Ses premiers reportages ont porté sur les camps de réfugiés algériens massés à la frontière tunisienne, lors de son exil à Tunis ,où le GPRA Gouvernement provisoire de la république algérienne ) le charge de créer et de monter le service photo rattaché au ministère de l'Information. Il occupera cette fonction de 1958 à l'indépendance, réalisant lui-même d'innombrables clichés des moudjahidine comme de la situation du peuple algérien à cette époque ou de l'activité des structures militantes de la révolution. Il est sans doute le premier à avoir photographié les femmes moudjahidate et certaines de ses images, relayées par la diplomatie de combat, feront le tour du monde. Il accompagnera également la troupe artistique du FLN durant plusieurs de ses tournées, en tant que reporter-photo mais également pour exposer ses clichés. A l'indépendance, il se voit confier le même poste (responsable du service photo au ministère de l'Information), mais il n'y reste qu'une année environ, peu enclin aux servitudes administratives et désireux de se consacrer entièrement et librement à son métier. Il s'intéresse dès lors à d'autres aspects et il photographie ainsi des paysages d'Algérie, des portraits d'individus, des scènes de la vie quotidienne et des éléments du patrimoine national. C'est la période où il ouvre son studio sous les arcades du boulevard Zighout Youcef à Alger et où, en plus du travail ordinaire d'un studio, il prend plaisir à montrer, toujours affable et accueillant, ses photographies de reportage. Il a exposé quelques fois en Algérie et à l'étranger, mais c'est surtout dans les années 1980 et 1990, qu'il se préoccupera de montrer ses photos. On lui doit un album aujourd'hui épuisé « Algérie d'hier, Algérie de toujours » (ENAL, 1980) et « Compagnons de lutte » (Musée central de l'Armée, 1984) sur les moudjahidine. Il comptait parmi ses admirateurs l'écrivain Malek Haddad qui lui consacra un texte élogieux. Ses photographies sont beaucoup apparues en illustrations d'autres ouvrages consacrés à des thèmes divers et utilisées à parti de son fonds ou réalisées sur commande. Il est décédé en août 1996 à Alger.